Le quotidien Haaretz a pu consulter les messages que les hauts fonctionnaires du ministère israélien des Affaires étrangères envoient aux ambassades occidentales sur le lobbying qu’elles doivent conduire face au projet de l’ONU de reconnaître un Etat palestinien en septembre prochain.
Israël divise les pays de l’UE en trois groupes : les pays déjà opposés au projet, les pays indécis, et les pays pro-palestiniens.
Les pays du premier groupe sont l’Allemagne et l’Italie. Ceux du troisième groupe sont la Belgique, l’Irlande, le Portugal et la Suède. La France, le Royaume-Uni et l’Espagne ne sont cités dans aucun groupe. Au ministère, on explique en gros que ce sont des cas désespérés : ils sont pro-palestiniens et on ne pourra pas les faire changer d’avis.
Tout le travail doit se porter sur les pays du deuxième groupe, les indécis. Il s’agit de plusieurs anciens pays de l’Est : Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Pologne, Roumanie et Slovaquie. Le plan est de faire basculer ces pays vers le refus d’un Etat palestinien afin de partager l’UE en deux camps rendant impossible tout semblant de consensus de l’UE sur la question (comme pour la reconnaissance du Kosovo, disent-ils explicitement), et de constituer ainsi un groupe significatif de pays de l’UE qui pourront s’opposer au projet à l’ONU.
« Votre plan doit inclure l’approche des plus importants hommes politiques, tout en mobilisant les multiplicateurs de puissance utiles (communautés juives locales, ONG…), et en utilisant les médias, en influençant l’opinion publique locale », précise un message du général Rafael Barak, directeur général du ministère des Affaires étrangères.