Le Sénat a rejeté par 196 voix contre 74 la proposition de loi visant à réprimer la négation du génocide arménien. Le texte (à ne pas confondre avec la loi de 2001 reconnaissant le génocide arménien) avait été adopté par l’Assemblée nationale en 2006, et l’année suivante le candidat Sarkozy avait promis son adoption définitive.
Il devrait aller de soi que ce n’est pas à la loi de dire l’histoire et d’imposer un dogme historique. Et nos amis arméniens devraient comprendre qu’il est tout aussi absurde de faire une loi pénalisant la négation du génocide arménien qu’une loi interdisant d’évoquer le génocide arménien.
On ne peut donc qu’être satisfait de ce vote, même si l’on doit aussi souligner qu’il est dû à de mauvaises raisons.
Car bien entendu il s’agit de veiller, non pas à la liberté d’expression, mais à faire en sorte qu’il n’y ait qu’un seul génocide dont il soit interdit de contester l’histoire officielle : un seul génocide qui soit l’objet d’un tabou protégé par la loi. La loi Gayssot, qui doit rester seule de son espèce.