Jam Christe, sol justitiæ,
Mentis diescant tenebræ,
Virtutum ut lux redeat,
Terris diem cum reparas.
Dans tempus acceptabile,
Et pœnitens cor tribue,
Convertat ut benignitas
Quos longa suffert pietas.
Quiddamque pænitentiæ
Da ferre, quamvis gravium,
Majore tuo munere,
Quo demptio fit criminum.
Dies venit, dies tua,
In qua reflorent omnia :
Lætemur in hac ut tuam
Per hanc reducti gratiam.
Te rerum universitas,
Clemens adoret Trinitas ;
Et nos novi per veniam
Novum canamus canticum. Amen.
Jésus, vrai soleil de justice,
De l’âme ténébreuse éclaire enfin les yeux,
Et fais que des vertus la lumière propice
Y rentre en même temps que le jour en ces lieux.
Nous donnant ces jours favorables,
Imprime au fond des cœurs un sacré repentir :
Ta pitié trop longtemps les a soufferts coupables ;
Par ta bénignité daigne les convertir.
Fais-nous par quelque pénitence
Obtenir le pardon des plus affreux péchés :
Plus elle sera rude, et plus de ta clémence
Nous bénirons la force et les trésors cachés.
Ce jour vient, ce jour salutaire
Où par tout l’univers tu fais tout refleurir :
Ramène en ce grand jour au chemin de te plaire
Ceux qu’à toi ce grand jour oblige à recourir.
Qu’en tous lieux t’adore un vrai zèle,
Grand Dieu, dont la bonté nous tire du tombeau ;
Tandis que renaissants par ta grâce nouvelle,
Nous chantons à ta gloire un cantique nouveau.
(Hymne des laudes du Carême, traduction-adaptation Pierre Corneille.)