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Benoît XVI et saint Jean de la Croix

Hier, dans sa catéchèse, Benoît XVI a évoqué saint Jean de la Croix. J’en reproduis ci-dessous la conclusion. Le pape parle du séjour du mystique dans « les prisons de ses confrères ». Auparavant, en retraçant la vie de saint Jean de la Croix, il dit ceci : « L'épisode le plus traumatisant fut, en 1577, son enlèvement et son incarcération dans le couvent des carmes de l'antique observance de Tolède, à la suite d'une accusation injuste. Le saint fut emprisonné pendant des mois, soumis à des privations et des contraintes physiques et morales. » Il est dommage que le pape ne dise pas clairement que c’est l’Inquisition qui a persécuté saint Jean de la Croix. Non pas pour en rajouter dans le procès anticlérical fait à l’Inquisition, mais pour souligner que de nombreux saints ont souffert par l’Eglise, et que si cela nous arrive nous avons de grands prédécesseurs…

Chers frères et sœurs, à la fin nous pouvons nous demander : ce saint, avec sa mystique élevée, avec ce chemin difficile vers le sommet de la perfection, a-t-il quelque chose à nous dire à nous également, au chrétien normal qui vit dans les circonstances de cette vie actuelle, ou est-il un exemple, un modèle uniquement pour quelques âmes élues, qui peuvent réellement entreprendre ce chemin de la purification, de l'ascèse mystique ? Pour trouver la réponse, nous devons avant tout tenir compte du fait que la vie de saint Jean de la Croix n'a pas été un « envol sur les nuages mystiques », mais a été une vie très dure, très pratique et concrète, tant comme réformateur de l'ordre, où il rencontra de nombreuses oppositions, que comme supérieur provincial, ou dans les prisons de ses confrères, où il était exposé à des insultes incroyables et à de mauvais traitements physiques. Cela a été une vie dure, mais c'est justement au cours des mois passés en prison qu'il a écrit l'une de ses œuvres les plus belles. Et ainsi, nous pouvons comprendre que le chemin avec le Christ, aller avec le Christ, « le Chemin », n'est pas un poids ajouté au fardeau déjà assez difficile de notre vie, ce n'est pas quelque chose qui rendrait ce fardeau encore plus lourd, mais il s'agit d'une chose totalement différente, c'est une lumière, une force, qui nous aide à porter ce fardeau. Si un homme porte en lui un grand amour, cet amour lui donne presque des ailes, et il supporte plus facilement toutes les épreuves de la vie, car il porte en lui cette grande lumière ; telle est la foi : être aimé par Dieu et se laisser aimer par Dieu en Jésus Christ. La lumière qui nous aide à porter le fardeau de chaque jour c'est nous laisser aimer. Et la sainteté n'est pas notre œuvre, très difficile, mais elle est justement cette « ouverture » : ouvrir les fenêtres de notre âme pour que la lumière de Dieu puisse entrer, ne pas oublier Dieu car c'est précisément dans l'ouverture à sa lumière que se trouve la force, la joie des rachetés. Prions le Seigneur afin qu'il nous aide à trouver cette sainteté, à nous laisser aimer par Dieu, qui est notre vocation à tous et la véritable rédemption.

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