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Saint Eusèbe de Verceil

Les anciens historiens font valoir l’ingénieux stratagème grâce auquel saint Eusèbe put soustraire Denys de Milan à la situation compromettante où l’avait entraîné l’astuce des Ariens. Ceux-ci, qui lui avaient déjà arraché sa signature pour la condamnation d’Athanase, présentèrent aussi la feuille à Eusèbe, au synode de Milan en 355, pour qu’il la signât. — Comment pourrai-je croire — observa alors spirituellement le saint évêque de Verceil — que le Fils soit moindre que le Père, quand vous avez fait signer avant moi mon fils Denys ? — Les Ariens trouvèrent légitime l’argument invoqué par Eusèbe, et, ayant annulé la première feuille, ils en préparèrent une nouvelle pour que l’évêque de Verceil y apposât le premier sa signature. Eusèbe ne voulait pas autre chose. Quand donc il vit détruite la compromettante signature de Denys, il proposa au contraire de commencer les travaux du Synode, en souscrivant tous ensemble à la profession de foi de Nicée, parce qu’il soupçonnait grandement certains évêques d’être infectés d’hérésie. Que fit-il là ! Toute la fureur des Ariens se déchaîna contre le saint ; après beaucoup de cris, d’injures, de menaces, ils l’exilèrent à Scythopolis. Mais Eusèbe accepta tout joyeusement, et ayant secoué, comme le veut l’Évangile, la poussière de ses chaussures, il s’achemina tout heureux vers la voie de l’exil, comme vers l’une des multiples fonctions du ministère épiscopal.

Bienheureux cardinal Schuster

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