Magnæ Deus potentiæ,
Qui ex aquis ortum genus
Partim remittis gurgiti,
Partim levas in aera,
Demersa lymphis imprimens,
Subvecta cælis irrigans,
Ut stirpe una prodita
Diversa rapiant loca:
Largire cunctis servulis
Quos mundat unda Sanguinis,
Nescire lapsus criminum,
Nec ferre mortis tædium.
Ut culpa nullum deprimat,
Nullum levet jactantia,
Elisa mens ne concidat,
Elata mens ne corruat.
Præsta, Pater piissime,
Patrique compar unice ,
Cum Spiritu Paraclito
Regnans per omne sæculum. Amen.
Seigneur, tant d’animaux par toi des eaux fécondes
Sont produits à ton choix :
Que leur nombre infini peuple ou les mers profondes,
Ou les aires, ou les bois.
Ceux-là sont humectés des eaux que la mer roule,
Ceux-ci de l’eau des cieux ;
Et de la même source ainsi sortis en `foule,
Occupent divers lieux.
Fais, ô Dieu tout-puissant ! fais que tous les les fidèles,
A ta grâce soumis,
Ne retombent jamais dans les chaînes cruelles
De leurs fiers ennemis.
Que par toi soutenus, le joug pesant des vices
Ne les accable pas ;
Qu’un orgueil téméraire en d’affreux précipices
N’engage point leurs pas.
Règne, ô Père éternel, Fils, Sagesse incréée,
Esprit-Saint, Dieu de paix,
Qui fais changer des temps l’inconstante durée,
Et ne changes jamais.
(Hymne des vêpres du jeudi, traduction-adaption - et trahison - de Jean Racine.)