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Benoît XVI, la Maternité divine, et la chute des dieux

Une fois de plus, Benoît XVI a fait une référence appuyée au calendrier de l’ancienne liturgie, et de façon particulièrement solennelle, puisque c’était dans son allocution à l’ouverture du synode sur le Proche-Orient.

Il a souligné qu’on était le 11 octobre, et que le concile Vatican II s’était également ouvert un 11 octobre, de par la volonté de Jean XXIII, parce que c’était la fête de la Maternité Divine de la Sainte Vierge. Et de poursuivre : « Nous aussi, nous voulons confier ce Synode, avec tous les problèmes, avec tous les défis, avec toutes les espérances, au cœur maternel de la Vierge Marie, Mère de Dieu. » Et de rappeler que cette fête avait été instituée pour le 16e centenaire du concile d’Ephèse, et d’embrayer sur une réflexion de haute volée théologique sur le mot “Theotokos”.

A partir du chapitre 12 de l’Apocalypse et du psaume 81, il parle ensuite de la « chute des dieux ». Un processus qui n’est jamais fini, dit-il, évoquant les dieux actuels :

« Pensons aux grandes puissances de l’histoire d’aujourd’hui, pensons aux capitaux anonymes qui réduisent l’homme en esclavage, qui ne sont plus chose de l’homme, mais constituent un pouvoir anonyme que les hommes servent, par lequel les hommes sont tourmentés et même massacrés. Il s’agit d’un pouvoir destructif, qui menace le monde. Pensons ensuite au pouvoir des idéologies terroristes. La violence est apparemment pratiquée au nom de Dieu, mais ce n’est pas Dieu: ce sont de fausses divinités qui doivent être démasquées, qui ne sont pas Dieu. Pensons ensuite à la drogue, ce pouvoir qui, telle une bête vorace, étend ses mains sur toutes les parties de la terre et détruit: c’est une divinité mais une fausse divinité qui doit tomber. Pensons encore à la manière de vivre répandue par l’opinion publique: aujourd’hui, on fait comme ça, le mariage ne compte plus, la chasteté n’est plus une vertu, et ainsi de suite. Ces idéologies dominantes, qui s’imposent avec force, sont des divinités. Et dans la douleur des saints, dans la douleur des croyants, de la Mère Église dont nous faisons partie, doivent tomber ces divinités, doit se réaliser ce que disent les Épîtres aux Colossiens et aux Éphésiens: les dominations, les pouvoirs tombent et deviennent sujets de l’unique Seigneur Jésus Christ. »

C’est un grand texte de Benoît XVI, même si je ne souscris pas au paragraphe concernant les « problèmes climatiques ».

Mais c’est avec une certaine irritation que l’on constate qu’il y a des fautes dans la version française donnée par le Vatican : une fois de plus, il y a une confusion entre le martyre et le martyr, et il suffit que le pape fasse une citation en latin pour qu’on la défigure…

D’autre part je m’étonne de la citation que fait Benoît XVI du psaume 118, verset 130 : « La foi des simples est la vraie sagesse ».

Le psautier traditionnel dit :

Declaratio sermonum tuorum illuminat, et intellectum dat parvulis.

La nouvelle Vulgate dit la même chose.

Le psautier de saint Augustin dit la même chose de façon légèrement différente :

Manifestatio verborum tuorum illuminat, et intellegere facit parvulos. (Ce qui est la traduction absolument littérale du texte grec.)

La traduction de l'hébreu par saint Jérôme dit :

Declaratio verborum tuorum illuminat, docet inexpertos.

Et dans la nouvelle liturgie en français, c’est :

Déchiffrer ta parole illumine et les simples comprennent.

Je ne vois pas où Benoît XVI a trouvé son étrange traduction. Google ne m’est d’aucun secours. Quelqu’un aurait-il une idée ?

Commentaires

  • Pour "l'étrange citation", c'est très technique, et peut-être pas très important...
    Pour les changements climatiques, le Saint-Père n'a pas parlé de "réchauffement".
    Par contre, pour les "fautes" de la version française, je serais plus indulgente. Les extraits video mis en ligne par plusieurs sites montrent que le Saint-Père s'est exprimé en italien - qui n'est pas sa langue maternelle! - et "a braccio, c'est-à-dire sans notes, ce qui ne veut évidemment pas dire qu'il improvisait, il s'agissait de propos très médités. Mais enfin, c'était du lagage parlé, pas facile à traduire, et les maladresses éventuelles de la traduction restituent mieux que du texte "nettoyé" la spontanéité et la sincérité.

  • "Je ne vois pas où Benoît XVI a trouvé son étrange traduction. Google ne m’est d’aucun secours. Quelqu’un aurait-il une idée ?"
    Sûrement pas moi! Je ne suis pas une spécialiste mais plutôt une manante du bout du banc.
    C'est bien trop compliqué pour moi. Par contre je lis avec intérêt le magnifique discours du Saint Père et j'ai une intuition de l'importance du message et de ce synode.
    Je ne voudrais pas être trop caustique mais cette affaire de traduction, me fait penser à une discussion sur le sexe des anges, tandis que les troupes ottomanes assiègent Constantinople (Sans doute ma référence est des plus approximatives, mais comme déjà dit je ne suis qu'une manante du bout du banc! Pardonnez ma franchise M. Daoulas).

  • Chère Mme Castafiore, M Daoulas s'appelle Daoudal, Tintin vous le dira! (Ca y est j'ai pété les plombs.)

    Sire, Quid de ce pitre? Le sieur Daoudal est fort marri : notre bouffon n'a de cesse de parler d'une certaine Sandrine et l'importune fort!

    - Et quoi mon bon capitaine Delagardequineserendpas, que diable me proposez-vous, parlez donc!

    -La geôle tout en bas du donjon est enfin libre, vous savez bien, il reste du ménage à faire mais feu votre tata (votre tante, pardon) trouva la décoration tout à fait convenable (paix à son âme tout de même).

    - Soit, bayez moi ce cuistre où bon vous semble, et au pain sec, le bougre peut bien jeûner 40 jours.

  • Mille excuses, M. Daoudal et non Daoulas, bien sûr.
    Lapsus non révélateur, si ce n'est de fréquenter aussi des Daoulas.
    Mme Castafiore, si vous voulez!!! Elle a parfois des côtés sympas, mais si, mais si...

  • Merci, finalement ça ne m'humilie pas, ça me réconforte, c'est dire...

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