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Et si on supprimait, non pas des lignes, mais la SNCF ?

Les fonds manquant pour entretenir convenablement le réseau de chemins de fer français, il va falloir faire des choix et peut-être fermer une partie des "petites lignes" qui ne voient passer que très peu de trains, nous dit l’AFP, qui a recueilli les propos du président de RFF, Hubert du Mesnil. 3.000 à 4.000 km de lignes sont pourraient être fermés. La SNCF, qui exploite la quasi-totalité des trains menacés, "n'est pas responsable de la consistance du réseau", rappelle son président Guillaume Pepy.

En janvier dernier, Jean Jaffrenou, directeur de la CFTA, évoquait la dynamique des lignes que sa société exploite, Carhaix-Guingamp et Guingamp-Paimpol, et prévoyait une nouvelle hausse du trafic en 2010.

Ces lignes ont été fermées par la SNCF en 1967, parce que non rentables, et reprises aussitôt après par une compagnie privée, la CFTA, qui est par ailleurs, aujourd’hui, le principal concurrent de la SNCF dans le domaine du fret.

Commentaires

  • Daoudal est vraiment un comique. D'un fait dont les causes sont multiples (désertification, politique d'aménagement du territoire, préférence des français pour l'auto...), il déduit une cause unique (le monopole de la sncf) et en profite pour nous servir sa sauce ultra-libérale habituelle. Un rien écoeurant....

  • En quoi une entreprise privée serait elle plus intéressante qu’une publique qu’il suffirait de réformer ?

    La CFTA appartient à Veolia qui est une multinationale. Certes son actionnaire majoritaire est la Caisse des Dépôts (pourcentage du capital : 9,58% au 31 décembre 2009), mais vient en 3ème position Capital Group Companies qui gère les investissements des fonds de pension américains… (source http://www.veolia.com/veolia/ressources/files/1/3341,Document-de-reference-2009-Veolia-E.pdf ).
    A noter qu’au 31 décembre 2007 Capital Group Companies était l’actionnaire majoritaire de Veolia… Une partie des capitaux de Veolia se trouve à l’étranger… et passe d’une main à l’autre…

    Donc une partie des billets de train achetés à la CFTA sert à financer les retraites des américains. Et ce n’est qu’un simple exemple, à ce sujet on peut lire La grande braderie du patrimoine public des Français de Jean Roux ( Commissaire aux comptes) qui décrit bien le phénomène de fuite à l’international du patrimoine public français qui constituait sa colonne vertébrale économique : http://www.amazon.fr/grande-braderie-patrimoine-public-Fran%C3%A7ais/dp/2755400919 (il dénonce notamment la complicité des syndicats)
    La conséquence directe est le déficit colossal de la France. Inutile d’avoir fait une grande école de commerce pour comprendre qu’un pays qui dépense sans récolter court à la faillite.

  • bravo, cher mousquetaire, excellente analyse qui renvoie dans les cordes les libéraux à courte vue.

  • Dommage que les commentaires ne portent pas sur le point principal : pourquoi la CFTA réussit-elle là où la SNCF abandonne ?

  • Entre ceux qui trouvent écoeurant d'attaquer le monopole (mais surtout les déficits colossaux de la SNCF), et ceux qui prétendent que les rares lignes privées servent à financer les retraites américaines, j'avoue être vraiment interloqué.

    C'est surtout une dérive intellectuelle d'une partie de plus en plus grande de la droite nationale, qui préfère, sans doute par lassitude et par le désir inconscient de plaire à l'opinion publique, parler comme Besancenot (ultra-libéralisme, etc.) que de dénoncer avec force, comme elle le faisait naguère, le système socialo-communiste qui nous mène à la ruine.

    Il fut discerner des choses distinctes :

    - l'ultra-libéralisme, qui est la mise en concurrence de pays n'étant pas au même niveau de développement économique. Exemple type : la Chine, où le salaire moyen ouvrier est de l'ordre de 200 $ par mois, et la France, où la loi impose un salaire minimum d'environ 1.000 € (sachant qu'avec les charges diverses, ce coût moyen est encore plus élevé).

    Naturellement, les entreprises françaises ne peuvent lutter contre une concurrence si déloyale. Qui irait voir un match de football entre l'équipe du Brésil, et une équipe d'invalides en fauteuil roulant ? Cela n'a même pas de sens.

    Seul l'Etat est responsable, car c'est à lui de fixer les règles du jeu, et ce qui se passe est absolument anormal.

    - Le libéralisme économique (on disait autrefois le capitalisme), qui est une bonne chose. C'est une saine concurrence entre entreprises, entre pays de même niveau. Les systèmes marxistes, dans lesquels l'Etat contrôle toute la vie économique ont échoué, et appauvri leurs habitants.

    - Le système socialo-communiste à la française, où certains (de droit divin ?) sont "service public", et, à ce titre, bénéficient de mailleurs salaires, de règles sociales différentes et largement avantageuses (ex : retraites calculées sur les six derniers mois, contre les 25 dernières années pour le secteur privé !).

    Dans le cas de la France, c'est le double effet ultra-libéralisme + système socialo-communiste qui nous ruine. Chômage important dû à l'absence de PME, concurrencées déloyalement par le tiers-monde, impôts trop élevés pour financer certains privilégiés (SNCF, EDF, secteur public en général).

    Ce que prouve cet article, c'est l'inefficacité de la SNCF. Pourquoi la CFTA réussit-elle là où la SNCF échoue (depuis 1967 !!), c'est tout simplement que les conducteurs de train de la CFTA ont un contrat normal, type secteur privé, et travaillent une semaine complète, là où les cheminots SNCF se sont octroyés, à coups de grèves, un régime dérogatoire délirant (3H de travail par jour, retraite à 50 ans, salaires exagérés, etc.), et qui pèse sur les comptes de l'entreprise.

    D'ailleurs, et c'est une très bonne chose, le trafic voyageur va bientôt progressivement être ouvert à la concurrence. Dans un récent numéro du Figaro, le journaliste s'interrogeait sur l'avenir de la SNCF dans le cadre de cette concurrence, plombé par l'énorme surcoût du régime social des cheminots.

  • Il y a tout de même un fait important qu'il convient de ne pas occulter : les frais énormes d'entretien des voies auparavant supportés uniquement par la SNCF, frais d'ailleurs qui plombent le rail partout dans le monde.

    En fait le transport par rail n'est financièrement pas rentable.

    Par comparaison l'entretien des routes est supporté par la collectivité (sauf autoroutes), ce qui favorise le transport par camions.

    Récemment le réseau a été séparé de la SNCF. C'est RFF qui le gère et le loue aux compagnies de chemin de fer.

    C'est ainsi que tout le coûteux travail d'entretien et donc le déficit est reporté sur RFF. C'est pour cela qu'on a pu récemment dire que la SNCF faisait enfin du bénéfice.

    Idem pour CFTA qui se contente de payer un droit de passage sans doute bien inférieur à ce qu'il devrait payer pour assurer l'entretien des voies.

    On retrouve un peu le même schéma avec EDF qui est obligée de vendre sa propre production à bas prix à ses concurrents bien contents de ne pas avoir à s'occuper de la gestion des centrales.

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