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Lassitude croissante pour la pilule

"J'ai arrêté. Je n'en pouvais plus !", c'est le constat fait par de plus en plus de jeunes femmes qui ont longtemps pris la pilule. Un généraliste effectuant aussi des consultations gynécologiques en région parisienne confie : "Mes patientes se posent de plus en plus de questions. Ces derniers mois, pas une semaine ne se passe sans que l'une d'entre elles ne vienne me voir pour trouver une autre forme de contraception. Elles ont toutes quasiment le même profil : jeunes femmes actives de 25 à 35 ans, sous pilule depuis 10 ans ou plus, la plupart en couple stable depuis plusieurs années." Catherine El Mghazli, animatrice au Planning familial à Paris, explique qu' "en consultation, certaines femmes cherchent aussi une méthode 100% naturelle [...]. C'est dans l'air du temps écolo".

Dans une France en tête de classement mondial des pays concernant la prise de la pilule (60% des femmes sont sous contraceptif), ce qui apparaissait comme un gain dans les années 60 est désormais vécu comme une contrainte par de plus en plus de femme. Anne, 32 ans, affirme avoir recommencé à sentir son corps et à en reprendre possession après l'arrêt de la pilule. L'argument du respect de sa santé est également avancé. Anne ajoute que son ami trouve comme elle qu'il "est mauvais de se mettre sous chimie tout le temps". De son côté, Inès, 31 ans, explique sa répulsion : "Je me suis dit ok, tu mets une crème sans paraben sur ta peau, tu refuses de manger du poulet aux hormones, mais c'est toi qui te bourres d'hormones ! Ça m'a fait froid dans le dos".

L

ouise, 32 ans, dénonce, elle, "le côté dogmatique, comme si le seul moyen c'était la contraception. On a l'impression de n'avoir jamais eu le choix, qu'il n'y a qu'une seule école de pensée et qu'il n'est pas possible d'avoir une opinion, de questionner la norme". Nadia, 32 ans réagit comme "féministe" : "J'ai arrêté la pilule pour ne plus traiter mon corps comme une personne étrangère. Ma libido a explosé. Malheureusement, cette question du plaisir est rarement abordée par les médecins. Et puis, pourquoi le contrôle de la fécondité ne reviendrait qu'aux femmes ? Pourquoi on ne développe pas une contraception masculine ?"

Libération, via Gènéthique

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