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Le super-Etat européen a franchi une étape

C'est fait. Hier soir, Herman Van Rompuy a annoncé que les ministres européens des Finances ont accepté que la Commission européenne examine leurs budgets nationaux avant qu'ils soient votés par les parlements.*

Quand on avait commencé à en parler, Luc Chatel, porte-parole du « gouvernement français », avait dit : « Ce n'est pas à la Commission européenne de voter le budget de la nation française »... Mais le gouvernement n'a pas qu'une parole...

On retiendra la réaction de Christine Lagarde :

"C'est très important pour qu'à Paris et à Bruxelles on parle bien le même langage et qu'il n'y ait pas cette espèce de schizophrénie entre ce qu'on affirme devant les parlements nationaux et puis ce qu'on déclare vis-à-vis des partenaires européens."

Autrement dit la dictature de Bruxelles nous évitera de mentir...

Le même jour (quelle étrange coïncidence), le FMI dressait un constat sévère des dysfonctionnements de la zone euro, demandait aux gouvernants de « prendre des mesures déterminées pour parachever le projet d'union monétaire », et de créer une autorité qui ait la « capacité à adopter des objectifs de déficits qui engagent les Etats, avec pour base un jugement économique sain sur la position et la viabilité de la dette de chaque pays, ainsi que sur les besoins de toute la zone ». Ce qui « exigera de bâtir un consensus en faveur de modifications des traités »...

 

* (addendum) Mais le Telegraph cite un diplomate britannique qui dit : « Nous ne sommes pas prêts à soumettre des projets de budget à la Commission européenne ou à une évaluation par les pairs (« peer review ») avant de les présenter au Parlement. Nous ne soutiendrons pas des mesures qui sapent le rôle du Parlement. » Reste à savoir si ce diplomate est un Chatel local...

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