Somno refectis artubus,
Spreto cubili, surgimus:
Nobis, Pater, canentibus
Adesse te deposcimus.
Te lingua primum concinat,
Te mentis ardor ambiat,
Ut actuum sequentium
Tu, Sancte, sis exordium.
Cedant tenebræ lumini
Et nox diurno sideri,
Ut culpa, quam nox intulit,
Lucis labascat munere.
Precamur iidem supplices
Noxas ut omnes amputes,
Et ore te canentium
Lauderis in omne tempore.
Præsta, Pater piissime,
Patrique compar Unice,
Cum Spiritu Paraclito
Regnans per omne sæculum. Amen.
Tandis que le sommeil, réparant la nature,
Tient enchaînés le travail et le bruit,
Nous rompons ses liens, ô clarté toujours pure,
Pour te louer dans la profonde nuit.
Que dès notre réveil notre voix te bénisse ;
Qu'à te chercher notre cœur empressé
T'offre ses premiers vœux ; et que par toi finisse
Le jour par toi saintement commencé.
L'astre dont la présence écarte la nuit sombre
Vendra bientôt recommencer son tour :
O vous, noirs ennemis qui vous glissez dans l'ombre,
Disparaissez à l'approche du jour.
Nous t'implorons, Seigneur ; tes bontés sont nos armes :
De tout péché rends-nous purs à tes yeux ;
Fais que t'ayant chanté dans ce séjour de larmes,
Nous te chantions dans le repos des cieux.
Exauce, Père saint, notre ardente prière,
Verbe son fils, Esprit leur nœud divin,
Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
Règnes au ciel sans principe et sans fin. Amen.
Hymne des matines du lundi, traduction-adaptation de Jean Racine.