La Fête Dieu (jeudi prochain) est née à Liège. La fête de la Sainte Trinité également, dont un office avait été composé par l'évêque Etienne au Xe siècle. Au XIIe siècle, saint Thomas Beckett lui donnera une plus grande audience. Et elle sera instituée par Jean XXII en 1334. Ces deux fêtes sont les premières qui ne célèbrent pas un événement de l'histoire du salut. Par la suite l'Eglise abusera de ces inventions, qui sont à strictement parler des hérésies liturgiques - car c'est tous les jours que l'Eglise célèbre le Corps du Christ et la Sainte Trinité, mais furent et demeurent (du moins pour celles que j'évoque ici) des nécessités pastorales.
La messe devenue celle de la Sainte Trinité existait avant l'institution de la fête. C'était au temps de Charlemagne une messe votive que les prêtres pouvaient dire un jour de semaine s'il n'y avait pas de fête de saint.
Commentaires
Absolument d'accord avec vous. Cette tendance théologiste se répand dans le calendrier et entraîne la marginalisation des fêtes célébrant des événements historiques. Par exemple l'Ascension est reportée au dimanche en Italie. Cette fête de l'Ascension est aussi une fête du Chris-Roi selon les liturgistes.
http://www.liturgiecatholique.fr/Qu-est-ce-que-la-fete-du-Christ.html
C'est très bien la théologie et les théologiens, mais il ne faudrait pas oublier que la foi a une dimension historique. L'histoire du salut des hommes est une histoire. Elle va d'Adam à Eve puis aux autres hommes jusqu'à la dernière génération qui sera sur terre. Il y a des époques, des césures, des étapes, l'intervention divine est insérée dans l'histoire.
On a la foi que si l'on croit à ce progrès et que l'on croit aux événements historiques fondant notre foi tels que la Résurrection notamment, mais pas seulement.
Pensons aussi à l'Epiphanie marginalisée par la fête de l'idée du Christ-Roi. Dans l'Epiphanie, c'est simple à comprendre : les puissants de ce monde apportent au Christ leurs biens en hommage et se prosternent devant Lui que leur présente sa Mère, la Très Sainte Vierge. La fête du Christ-Roi, c'est compliqué, cela ne parle pas à nous autres pauvres hommes qui avons besoins d'images pour comprendre. La Vierge-Mère est passée sous silence...
Alors que les événements historiques sont populaires, les notions théologiques sont doctorales.
Alors, là oui, tout à fait d'accord avec vous, monsieur Daoudal.