Un nouveau rapport d'expert affirme "qu'il existe une probabilité pour qu'un sous-marin nucléaire d'attaque américain soit impliqué dans le naufrage" du chalutier breton Bugaled Breizh, le 15 janvier 2004.
Selon le rapporteur auprès de la cour d'appel de Rennes, Dominique Salles, ancien commandant de l'escadrille des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, les Etats-Unis devaient déployer un sous-marin en Manche pour surveiller discrètement des transports de matières radioactives au départ de Cherbourg. Un convoi entre les Etats-Unis et la France étant programmé en octobre 2004, la surveillance d'une activité similaire, en janvier 2004, au profit du Japon devait permettre d'apprécier la conduite à tenir quelques mois plus tard. D'où une entrée possible en Manche dans la matinée du 15 janvier 2004, selon le scénario décrit par M. Salles et rapporté par les parties civiles. Le 19 janvier 2004, le Pacific Sandpiper quittait Cherbourg à destination du Japon avec à son bord 132 conteneurs de déchets issus du centre de retraitement de La Hague. "C'était l'occasion pour les autorités militaires américaines de tester la sécurité sur zone", explique l'avocat des parties civiles, Maître Christian Bergot.
(Ces transports de matières radioactives résultaient d'un accord bilatéral Etats-Unis-Russie conclu en septembre 2000, pour éliminer du plutonium de qualité militaire en excédent par sa transformation en combustible MOX afin de l'utiliser dans les centrales nucléaires. La fabrication d'assemblages test ne pouvait être faite qu'en France.)
Commentaires
Personnellement je n'y crois pas, tout au moins en première analyse. En seconde analyse, il nous manque quelques renseignements mais la piste mériterait d'être creusée.
Il y a une constante dans les parties civiles liées aux naufrages de chalutiers autour de la Bretagne, c'est de rechercher systématiquement le sous-marin, sous entendant que les équipages seraient des espèces de pirates sans foi ni loi, couverts par des états-majors composés de renégats trop heureux de couler d'honnêtes travailleurs de la mer.
Surtout ne jamais mettre en cause les méthodes de pêche avec des équipages trop réduits et une veille approximative.
Au moment de la guerre froide, je ne sais pas si la décision de couvrir une opération secrète aurait pu être prise ou non, mais là clairement le jeu n'en valait pas la chandelle ... Sauf si l'objet pisté n'était pas un transport de matière nucléaires (opération sans réel intérêt) mais par exemple notre SNLE Vigilant probablement en essais à ce moment là (lancé en septembre 2003 et opérationnel en novembre 2004) ...
Là et pour cause notre état major n'aurait pas été au courant de la zone réelle de patrouille du SNA US et les Américains ne s'en seraient pas vantés.
Le bugaled Breizh a coulé en 36 secondes, un sous-marin qui effectué des exercices dans les parages le jour même est rentré pour subir des "réparations", entre l'hypothétique sous-marin Américain, le probable français, et l'éventuel britannique, le poisson (pardon, le chalutier) est noyé.... Ne serais-ce pas l'essentiel pour certains....?
l'essentiel ... pour masquer ce qui ne serait au début qu'une erreur de navigation, dramatique certes mais pas criminelle, ça me parait quand même improbable.
Si l'on retient le sous-marin, il faut une raison hautement stratégique pour que le commandant ne fasse pas surface.
Ce qui écarte d'emblée tous les participants de l'exercice OTAN de même que le SNA US s'il n'était impliqué que dans une opération bénigne de pistage et un éventuel SNLE français en essais dans la région.
Reste une opération plus tordue et plus secrète qui puisse justifier que l'on passe la mort de quelques pêcheurs aux profits et pertes.
Il faut une bonne raison pour faire taire tout l'équipage d'un sous-marin. Protéger son commandant ou son officier de quart n'en n'est pas une, ne serait-ce que parce que vous pouvez craindre que la prochaine fois ce soit vous qui y passiez.
Mais est-on vraiment certain qu'il n'y avait aucun point de croche ? ça serait bien le seul endroit de la Manche où il n'y aurait aucune épave.