Le film Lourdes, de Jessica Hausner, a reçu à la Mostra de Venise, en septembre dernier, le prix du jury, le prix de l'union des athées, agnostiques, et rationalistes, et... le prix Signis (Association catholique mondiale pour la communication).
Vittorio Messori l'a vu, et il écrit notamment :
Je crois que l'UAAR, "Union des athées, agnostiques, rationalistes", a vu juste, en attribuant à ce film son prix satirique nommé Brian, d'après un film irrévérencieux sur Jésus. Ces athées organisés disent que l'oeuvre de Hausner pourra faire perdre la foi à "ceux qui ne sont pas encore arrivés à une vision désenchantée et sceptique". La franc-maçonnerie a également exprimé son appréciation.
Que dire, alors, du prix attribué par des gens de cinéma catholiques, réunis dans une association officiellement reconnue par le Saint-Siège? Que dire du diocèse de Milan, qui a décidé de parrainer l'oeuvre, la diffusant dans les paroisses?
Et il rappelle ce que lui avait dit Umberto Eco lorsque le film tiré de son livre Le nom de la rose avait obtenu des récompenses catholiques :
"Je me suis donné du mal pour faire un livre radicalement agnostique sinon athée, dans l'espoir de provoquer un débat enflammé. Et au contraire, non, ces prêtres m'acclament, et me comblent de prix. J'ai presque la nostalgie du bon vieux temps de la Sainte Inquisition. Ces durs dominicains étaient moins ennuyeux que le moine et le sacristain "adultes" qui, enthousiastes, acclament le mécréant."
La critique de Vittorio Messori est à lire sur Benoît et moi.