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Un évêque lucide et… catholique

Zenit met en ligne une très remarquable conférence de Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans, le 26 janvier dernier, au cinquième colloque de Rome organisé par la Communauté de l'Emmanuel sur le thème « prêtres et laïcs dans la mission ».

Trois petits extraits :

Beaucoup de laïcs sont surtout engagés dans le service de la communauté chrétienne, dans les paroisses, les mouvements, la chorale, le catéchisme, la liturgie... Je ne reviens pas sur le côté positif de tout cela. Il est inimaginable aujourd'hui de penser la vie de nos communautés sans cela. Mais il me semble qu'il y a un véritable risque d'oublier que le premier lieu d'engagement du laïc est dans sa vie familiale, professionnelle, politique, associative, que la première exigence réside dans le rayonnement de la vie baptismale dans le monde. Il y a un risque à proposer comme modèle du laïc engagé quelqu'un qui est au service interne de la communauté chrétienne. Alors que le véritable modèle est celui qui vit pleinement sa vie du baptême au milieu du monde, pour le transformer.

En France, on parle aujourd'hui de crise des vocations, et les chiffres sont là. Le nombre de prêtres a considérablement diminué. Je pense qu'en réalité il y a une crise de la vie baptismale. Etre chrétien consiste à fonder sa vie dans le Christ, à accueillir la vie du Christ et se laisser transformer. Comment susciter un élan de sainteté, au sens de l'appel universel à la sainteté du Concile Vatican II, chez tous les baptisés ? Les vocations spécifiques ne peuvent éclore que dans une communauté chrétienne traversée par un véritable élan de sainteté. C'est parce que tous tendent à la perfection de la charité que certains par appel de Dieu peuvent répondre à un appel particulier. Si les chrétiens vivent comme des païens, il n'y aura plus de vocations à être prêtre. En ce sens, je pense que les services des vocations ne servent à rien. Le service des vocations est la communauté chrétienne dans son ensemble. Je m'interroge quand je vois des communautés chrétiennes dites vivantes ou dynamiques où il n'y a pas eu de vocations particulières depuis 30 ou 40 ans. C'est parce que l'ensemble des baptisés s'attache radicalement au Christ que ceux qui ont une forme d'appel plus radical peuvent répondre.

La vie chrétienne n'est pas un art de bien vivre, ni une grande générosité, ni une morale, ni une série de convictions. Elle est accueil de la vie divine dans nos vies, elle est la vie du Christ en nous, elle est suite du Christ. Contrairement à ce que j'entends parfois dans certaines paroisses de mon diocèse, où le baptême est réduit au choix d'intégrer la communauté chrétienne, où on oublie que le baptême est avant tout être plongé dans la mort et la résurrection du Christ pour en recevoir le pardon des péchés et la vie divine, la vie éternelle, où la confirmation est simplement réduite à confirmer sa foi, car quand j'étais enfant, ce sont mes parents qui ont choisi pour moi. On oublie que par le sacrement de confirmation, on est marqué par le don du Saint Esprit.

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