Extrait de l'allocution de Benoît XVI lors de l'Angélus d'hier, en la fête de l'Epiphanie, sur les Mages:
Ces derniers étaient des savants, qui scrutaient les astres et connaissaient l'histoire des peuples. Ils étaient des hommes de science au sens large, qui observaient le cosmos, le considérant presque comme un grand livre plein de signes et de messages divins pour l'homme. Leur savoir, pourtant, loin d'être autosuffisant, était ouvert à des révélations ultérieures et à des appels divins. En effet, ils n'eurent pas honte de demander des instructions aux chefs religieux des Juifs. Ils auraient pu dire : faisons cela tous seuls, nous n'avons besoin de personne, évitant, selon notre mentalité actuelle, toute 'contamination' entre la science et la Parole de Dieu. Au contraire, les Mages écoutent les prophéties et les accueillent ; et à peine se remettent-ils en chemin vers Bethléem qu'ils voient de nouveau l'étoile, comme une confirmation de l'harmonie parfaite entre la recherche humaine et la Vérité divine, une harmonie qui remplit de joie leurs cœurs de savants authentiques (cf. Mt 2,10). Le sommet de leur itinéraire de recherche fut quand ils se trouvèrent devant « l'enfant avec Marie sa mère » (Mt 2,11). L'Evangile dit que « se prosternant, ils lui rendirent hommage ». Ils auraient pu être déçus, voire scandalisés. Au contraire, en véritables savants, ils sont ouverts au mystère qui se manifeste de manière surprenante ; et par leurs dons symboliques, ils démontrent reconnaître en Jésus le Roi et le Fils de Dieu. C'est par ce geste que s'accomplissent les oracles messianiques qui annoncent l'hommage des nations au Dieu d'Israël.
Commentaires
Il n'y a rien qui vous choque dans les paroles qui sont prêtés au Pape ? Moi si. Alors je suis allé vérifié ses paroles en VO. Et heureusement, il n'a pas déformé la Parole de Dieu.
Il a bien cité l'évangile selon saint Mathieu en disant "prostratisi lo adorarono", ce qui se traduit par "se prosternant, ils l'adorèrent", et non "se prosternant, ils lui rendirent hommage" comme dans la traduction/trahison de Zenit.
J'ai trouvé en effet que "rendre hommage" était un peu faible par rapport au texte, mais sans plus, car c'est ce qu'ils font, dans le sens le plus fort qu'on peut donner à cette expression.
Le texte grec dit: "se jetant à terre ils le saluèrent en se prosternant" - pesontes prosekynèsan auto -, ce que le latin a traduit littéralement: "procidentes adoraverunt eum".
Dans l'évangile, "adorare" ne veut pas dire adorer, mais se prosterner, "saluer en se prosternant", comme le grec proskyneo. Comme il n'est utilisé que pour le Christ, le mot a pris ensuite le sens que nous donnons au mot "adorer".