Un bon communiqué du cardinal archevêque de Paris Mgr Vingt-Trois :
Le Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE) vient de rendre un avis (n°107) sur les questions éthiques liées au diagnostic anténatal. Cet avis ouvre la possibilité du dépistage de la trisomie 21 lors du diagnostic pré-implantatoire (DPI).
Le DPI constitue une transgression éthique grave puisqu'il vise à éliminer des embryons non-conformes. Cette transgression a été acceptée par le législateur, en l'encadrant strictement pour la seule détection de maladies génétiques d'une « particulière gravité », reconnues incurables au moment du diagnostic. Le fait d'élargir cette recherche à la trisomie 21 constitue un pas supplémentaire vers une utilisation eugénique du DPI. Rien n'empêchera de l'étendre demain à la recherche d'autres affections, voire à la satisfaction de désirs personnels.
C'est un signal extrêmement négatif adressé aux personnes atteintes de la trisomie 21 et à leurs familles. Sans cacher les difficultés rencontrées par les personnes trisomiques, il faut rappeler qu'il ne s'agit pas d'une anomalie mortelle. Ne sommes-nous pas devant un refus insidieux de nos sociétés modernes de l'accueil des personnes handicapées ?
A l'approche de la révision des lois de bioéthique, l'avis du CCNE ne va pas sans inquiéter sur les risques de dérives eugéniques, risques soulignés à la fois par le rapport du Conseil d'Etat et par celui des Etats généraux de la bioéthique.
Addendum
Dans un communiqué, la Fondation Jérôme Lejeune dénonce, l'année même du cinquantenaire de la découverte de la trisomie 21, "une étape supplémentaire qui confirme la volonté d'éradiquer le plus tôt possible tout être humain atteint de trisomie 21 et renforcera l'eugénisme". Elle "interpelle solennellement la représentation nationale : 13 ans après l'installation d'un dispositif de dépistage systématique des enfants trisomiques, et le constat qu'il a entraîné un eugénisme radical, les citoyens ne pourront se contenter de bons sentiments sur la nécessité d'accueillir et d'insérer les personnes handicapées dans notre société. Il sera demandé aux représentants de la nation cohérence et courage et à l'Etat de prendre des mesures fortes et concrètes, sauf à entériner le choix collectif de l'éradication des enfants trisomiques."
Commentaires
Le problème avec ce genre de communiqués, c'est qu'ils semblent valider des pratiques violant le droit naturel.
Il y a dans ce communiqué une faute psychologique et puis à la réflexion, une discrimination intolérable.
1) C'est bien parce que l'on refuse toute référence au droit naturel (les dix commandements) que se pratiquent la contraception, l'avortement etc. Dès lors, on semble valider ces pratiques en semblant ne combattre que ces "autorisations" qui sont déjà inscrites dans le mépris du droit et qui ne font qu'élargir les limites de la violation des droits naturels fondamentaux de l'homme.
C'est un effet psychologique, certes, mais c'est dangereux.
2) Plus profondément, il y a un effet il y a un aspect discriminatoire dans le communiqué : s'il est parfaitement légitime de ne pas discriminer les trisomiques, il reste néanmoins tout aussi condamnable de discriminer ceux qui ne plaisent pas à leurs mères pour quelques raisons que ce soient, que ce soit dans le cadre de l'"aide à la fécondation" ou dans un autre cadre.
Ainsi le communiqué valide (involontairement et par une faute logique inaperçue) cet acte profondément discriminatoire qu'est l'avortement et cet autre acte nécessairement contre-nature qu'est la FIV.
Il ne condamne que certains critères de choix de ceux qui sont "autorisés à vivre". Alors qu'il n'y a pas de choix à opérer, pas de discriminations à faire.
Tous ont le droit de vivre et personne ne peut légitimement procréer des enfants dans des éprouvettes.