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Le ciel et la terre

Extrait de l'allocution de Benoît XVI lors de l'Angélus d'hier :

L'expression « le ciel et la terre » est fréquente dans la Bible pour indiquer tout l'univers, le cosmos tout entier. Jésus déclare que tout cela est destiné à « passer ». Non seulement la terre, mais aussi le ciel, qui est justement entendu dans un sens cosmique, et non comme synonyme de Dieu. L'Ecriture Sainte ne connaît pas l'ambiguïté : toute la création est marquée par la finitude, y compris les éléments divinisés par les mythologies antiques : il n'y a aucune confusion entre le créé et le créateur, mais une différence nette. Avec cette claire distinction, Jésus affirme que ses paroles « ne passeront pas », c'est-à-dire qu'elles sont du côté de Dieu, et qu'elles sont pour cela éternelles. Tout en étant prononcées dans le concret de son existence terrestre, ce sont des paroles prophétiques par excellence, comme l'affirme Jésus dans un autre lieu en s'adressant au père céleste : « Les paroles que tu m'as données, je les leur ai données. Ils les ont accueillies et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d'auprès de toi et ils ont cru que tu m'as envoyé » (Jn 17, 8). Dans une parabole célèbre, le Christ se compare au semeur et explique que sa Parole est semence (cf. Mc 4, 14) : ceux qui l'écoutent, l'accueillent et portent du fruit (cf. Mc 4, 20) font parti du règne de Dieu, c'est-à-dire qu'ils vivent sous sa seigneurie ; ils restent dans le monde, mais ne sont plus du monde ; ils portent en eux un germe d'éternité, un principe de transformation qui se manifeste déjà aujourd'hui dans une vie bonne, animée par la charité, et produira à la fin la résurrection de la chair. Voilà la puissance de la Parole du Christ.

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