C'est l'avant-dernier dimanche du cycle liturgique. Jésus annonce la croissance de l'Eglise. A partir d'un petit germe qui va être mis en terre, elle deviendra un grand arbre, ou chacun, comme un oiseau, trouvera sa place pour chanter les merveilles de Dieu.
Dans la seconde parabole, il souligne que les chrétiens seront comme le levain dans la pâte de l'humanité. On ne le voit même pas, car il est « caché », mélangé à la pâte, mais c'est lui qui fait lever cette pâte et la transforme radicalement.
On constate ici l'audace de Jésus dans son enseignement. Pour les juifs, le levain était le symbole de la corruption. Et il l'est dans tous les autres passages du Nouveau Testament où ce mot est employé (cf. par exemple « le levain des pharisiens »). Ici Jésus donne au symbole son aspect positif, celui qui primera désormais partout où sera prêchée la Bonne Nouvelle...
Commentaires
Levain, lever, levure...
ou quand le mot se fait chiper son sens...
La pâte est travaillée de l'intérieur, elle fermente, elle s'autolyse disent les boulangers qui savent ce qui se passent.
Oui, elle lève, on la voit "monter". Le voleur de sens est celui qui prit de la levure, pour faire lever à l'oeil, mais point de l'intérieur. La levure produit des bulles, elle n'agit pas sur la structure de la matière de la pâte. Et c'est indigeste, c'est du bluff (onomatopée bluff bluff) de bulles qui trichent.
Le vrai levain, celui qu'on enfouit, qu'on mélange à l'intime de la pâte, la fera travailler, la transformera, comme la vie chrétienne agit de l'intérieur sur la vie naturelle.
Levain = corruption ? Oui, pour les hygiénistes malades de fausse pureté, car la farine doit comme mourir pour que le pain se fasse. De la farine inchangée, mouillée et salée, gonflée d'air de levure, ce n'est pas du pain, c'est un truc qui remplit l'estomac, et rend l'homme malade... Autant que le moralisme ou l'amour gluant faussent la parole de vie chrétienne. Mais ces pharisiens là refusaient de se laisser transformer, de mourir à leurs lois et leurs articles préceptes !
Nous voulons vivre, alors prenons, au quotidien, de ce pain vivant dans son intime structure.
Avec mes bonnes salutations
Glycéra
qui cherche aussi pourquoi les hosties d'Occident sont toutes azymes... pour faire une Pâque perpétuelle ?
Au début on n'utilisait que du pain levé, conformément au symbolisme du levain dans cette parabole. Et le levain fait du pain un "pain vivant".
C'était aussi pour se démarquer d'hérétiques judéo-chrétiens qui voulaient garder les usages juifs (les Ebionites).
Peu à peu en Occident, on ne sait pas quand, on a commencé à utiliser du pain azyme. Il n'y avait plus à se démarquer de judéo-chrétiens, et on s'est appuyé sur le fait historique que pendant la Cène Jésus avait pris du pain azyme, et sur le passage de saint Paul qui reprend le symbolisme juif traditionnel du levain (cf. Concile de Trente):
« Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, comme vous êtes un pain azyme ; car Jésus-Christ est l’Agneau pascal immolé pour nous. Célébrons donc notre Pâque ; non avec le vieux levain, ce levain de malice et d’iniquité, mais avec les azymes de la sincérité et de la vérité. »
L'Eglise latine n'a jamais contesté le fait que les Orientaux utilisent du pain levé, alors que les orthodoxes ont fait un casus belli, lors du schisme, du fait que les Latins utilisaient des azymes contrairement à la tradition...
C'est tout ce que je sais.
Content de vous retrouver sur mon blog.