Le P. Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a tenu à démentir les « observations soi-disant bien informées » du plus célèbre « vaticaniste », Andrea Tornielli, qui affirmait que le retard de la publication de la constitution apostolique sur les anglicans étaient dus à des dysfonctionnements de la Curie et à des désaccords sur la question des prêtres mariés (surtout sur le célibat des futurs séminaristes).
Or le retard est « purement technique, afin d'assurer l'uniformité dans le langage et les références canoniques », a dit le P. Lombardi, citant le cardinal Levada.
Et pour mettre un terme à la rumeur sur le célibat des prêtres et des séminaristes, il a rendu public l'article 6, pour montrer que le retard n'est pas dû à de prétendus désaccords au sein de la curie sur cette question. (Le § 2 de cet article précise, comme on pouvait s'en douter, que les futurs candidats au sacerdoce des ordinariats des ex-anglicans devront être célibataires.)
Pour plus de précisions, voici la note du Vatican, dans la traduction de l'agence Apic.
Rome: Les futurs séminaristes de tradition anglicane seront célibataires
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a tenu à préciser, le 31 octobre 2009, que le retard dans la publication de la Constitution apostolique de Benoît XVI visant à accueillir des fidèles et clercs anglicans frappant à la porte de l'Eglise catholique n'était pas dû à des dysfonctionnements internes à la curie ou à des désaccords sur la question du célibat des prêtres. Démentant ce qu'avait affirmé ces derniers jours un journaliste italien, le Père Federico Lombardi a souhaité mettre un terme aux "spéculations" et indiqué que les futurs séminaristes attachés à la tradition anglicane et intégrés dans l'Eglise catholique devront être célibataires.
Rome avait annoncé, le 20 octobre dernier, son choix de créer des structures canoniques particulières pour accueillir les fidèles et clercs anglicans qui frappent à la porte de l'Eglise catholique. Une Constitution apostolique signée par Benoît XVI pour créer des "ordinariats" accueillant les fidèles anglicans, avait alors été annoncée pour début novembre. Le vaticaniste Andrea Tornielli du quotidien italien "Il Giornale" a ensuite affirmé que le décalage entre l'annonce et la sortie du document pontifical était dû à des dysfonctionnements au sein de la curie romaine ainsi qu'à des désaccords sur la question du célibat des prêtres.
Le père Lombardi a ainsi souhaité répondre aux "observations soi-disant bien informées" d'Andrea Tornielli, selon lequel, a relevé le porte-parole du Vatican, "une sérieuse question de substance (serait) à la base du retard à savoir le désaccord sur le fait que le célibat sera la norme pour le futur clergé" catholique de tradition anglicane.
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a également indiqué que le cardinal William Joseph Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, précisait que ce "retard" était "purement technique, afin d'assurer l'uniformité dans le langage et les références canoniques".
Le cardinal Levada a en outre précisé que s'il lui avait été demandé des précisions, il aurait "clarifié avec joie n'importe quel doute au sujet de (ses) remarques à la conférence de presse", le 20 octobre dernier. Le haut prélat a alors ajouté qu'il n'y avait "aucune substance à une telle spéculation", avant d'affirmer que "personne au Vatican" ne lui avait "signalé un tel problème".
En outre le Bureau de presse du Saint-Siège a souhaité publier, d'ores et déjà, l'article 6 de la Constitution concernant le statut des prêtres et séminaristes.
§1 Ceux qui ont assuré le ministère de diacres, de prêtres, ou d'évêques anglicans, et qui remplissent les conditions requises établies par la loi canonique et ne sont pas empêchés par des irrégularités ou d'autres empêchements, peuvent être acceptés par l'ordinaire comme candidats aux Ordres sacrés dans l'Eglise catholique. Dans le cas de ministres mariés, les normes établies dans la Lettre Encyclique de Paul VI "Sacerdotalis coelibatus", n. 42 et dans le rapport "En juin" doivent être observées. Les ministres non mariés doivent se soumettre à la norme du célibat clérical du code de droit canon n. 277, §1.
§2. L'ordinaire, dans la pleine observance de la discipline du clergé célibataire de l'Eglise latine, en règle générale (pro regula) admettra seulement des hommes célibataires à l'ordre sacerdotal. Il peut également demander au pontife romain, en dérogation au canon n. 277 §1, que soient admis des hommes mariés à l'ordre sacerdotal au cas par cas, en accord avec des critères objectifs approuvés par le Saint-Siège.
Dans le communiqué publié par le Bureau de presse du Saint-Siège, le cardinal Levada a en outre expliqué que "cet article (devait) être compris dans la logique de la pratique courante de l'Eglise". Il a également précisé que les cas de séminaristes anglicans déjà mariés seraient "développés conjointement par l'Ordinariat personnel et la Conférence épiscopale, et soumis pour approbation au Saint-Siège".
Le haut prélat a enfin affirmé que le "travail technique" sur la Constitution apostolique serait terminé d'ici la fin de la première semaine de novembre.
Commentaires
Bonjour,
L'admission au cas par cas selon requête formée près le Saint Père dans le cadre de l'article 277§1 du Code de droit canonique, constitue un arrangement contraire aux dispositions régissant l'Eglise. Si donc il devient admissible pour un article dudit Code que celui fasse l'objet d'une dérogation, rien n'interdit que cette application ne soit pas ouverte à tout autre article du Code : dans cette hypothèse à quoi le Code de Dt canonique sert-il ?
Par ailleurs, une règle rarement utilisée par l'Eglise, lorsqu'elle devrait être appliquée, existe, à savoir le principe d'epikie ou équité, que je soulevais - alors non appliqué - lors de l'excommunication ou tentative d'excommunication par les évêques du Brésil quant à un enfant violé et qui avortait.
Présentement l'Economie dans l'intérêt de l'Unité de l'Eglise, justifie-t-elle un tel arrangement et suggère-t-elle l'application des principes d'epikie ?