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Quand les ascenseurs du shabbat ne sont plus cachers...

Depuis qu'un rabbin influent a décrété le mois dernier que les ascenseurs spécialement conçus pour le shabbat n'étaient finalement pas cachers, le jour de repos hebdomadaire est devenu épuisant pour certains juifs orthodoxes en Israël.

La loi juive, ou halacha, interdit d'allumer ou d'éteindre des appareils électriques durant le shabbat, qui va du vendredi soir au samedi soir.

De ce fait, dans l'idée d'éviter d'y contrevenir, nombre de gratte-ciel israéliens sont équipés d'ascenseurs qui s'arrêtent automatiquement à chaque étage. La communauté orthodoxe est depuis longtemps divisée quant à leur utilisation. Les "pour" considèrent que tant qu'un juif n'appuie pas sur le bouton, il respecte le shabbat. Les "contre" estiment que le poids même du passager augmente la quantité d'électricité nécessaire pour activer l'ascenseur, violant ainsi le shabbat.

Ce débat a connu un rebondissement lorsque l'une des voix les plus influentes du monde juif, considéré comme une autorité en matière de halacha, le rabbin Yosef Shalom Elyashiv, 99 ans, a proclamé que les ascenseurs, même avec arrêt automatique, ne devaient pas être empruntés pendant le shabbat.

Les juifs réformés et conservateurs n'observent pas strictement le shabbat pour la plupart, et ils ne devraient donc pas être affectés par cette décision. En revanche, les juifs orthodoxes se retrouvent dans une situation douloureuse, surtout pour les mollets.

Yosef Ball, son épouse et leurs cinq enfants en bas âge n'utilisent plus l'ascenseur lorsqu'ils rentrent de la synagogue le samedi. Ils gravissent donc à pied les sept étages pour regagner leur appartement. "C'est très dur, mais nous montons les escaliers lentement et avec beaucoup de patience", explique ce père de 29 ans, en poussant une double poussette.

Lila Lowell, une native du Bronx à New York, continue, elle, d'utiliser l'ascenseur de shabbat pour accéder à son appartement, situé au deuxième étage d'un immeuble de Jérusalem. "Mon ascenseur est cacher", souligne-t-elle. "Mon mari et moi avons du mal avec les escaliers, nous avons besoin de l'ascenseur".

L'hôtel David Citadel, qui s'élève sur dix étages non loin de la vieille ville, laissera à ses clients le soin de décider s'ils veulent ou non emprunter les quatre ascenseurs automatiques. Mais la direction s'attend déjà à ce que les juifs orthodoxes réclament, lors de la réservation, des chambres situées aux étages proches du rez-de-chaussée.

Ce n'est pas la première fois que le rabbin Elyashiv prend une décision controversée. En septembre dernier, il a jugé qu'il ne fallait pas porter de Crocs pour Yom Kippour (le jour du Grand pardon) au motif que les sandales en plastique étaient trop confortables pour cette journée consacrée à la souffrance du jeûne et au pardon des offenses.

(Associated Press)

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