Début des dix conseils du roi saint Etienne de Hongrie à son fils le bienheureux Emeric (qui mourut avant lui...).
Puisque personne ne doit aspirer à la couronne s'il n'est fidèle catholique, nous donnerons la première place, dans nos instructions, à la sainte Foi. Avant tout, je recommande donc, très cher fils, de conserver précieusement la foi catholique avec tant de zèle et d'exactitude que tu donneras l'exemple à tous ceux que Dieu a soumis à ton autorité ; c'est alors que tous les hommes d'Eglise reconnaîtront en toi, à juste titre, cette profession de véritable christianisme sans laquelle, sache-le bien, on ne t'appellera pas chrétien ou fils de l'Eglise.
Dans notre palais royal, après la foi, ce qui occupe la seconde place, c'est l'Eglise, elle qui a semé d'abord par son chef, le Christ. Ensuite, ses membres, c'est-à-dire les apôtres et les saints Pères, l'ont transplantée, solidement bâtie et répandue dans tout l'univers. Quiconque diminue ou défigure la dignité de la sainte Eglise, mutile le corps du Christ.
Et bien qu'Elle engendre toujours de nouveaux enfants, il y a des lieux précis où son antiquité est tenue pour certaine. Cette Eglise, mon très cher fils, dans notre royaume est encore qualifiée de jeune et de toute nouvelle ; et c'est pourquoi elle a particulièrement besoin de protecteurs attentifs et clairvoyants.
Sans cela le bienfait que la bonté divine nous a accordé sans aucun mérite de notre part sera détruit et anéanti par ton inertie, ta paresse et ta négligence.