La semaine dernière, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan déclarait à la télévision, après avoir fustigé l'opposition (de façade) de Nicolas Sarkozy à l'adhésion de la Turquie à l'UE :
"D'un autre côté, ils nous demandent quelque chose comme des journées de la Turquie en France. Moi, en ce moment, je réfléchis sur la question, est-ce qu'il faut le faire ou pas, y aller ou pas. J'ai dit à mes amis: évaluons la question. Parce qu'avec une direction qui a une telle approche de la Turquie, qu'est-ce qu'on peut faire sur un tel sujet?"
Lundi, le président turc Abdullah Gül a fait annuler un dîner avec quelque 200 hommes d'affaires qui devait avoir lieu deux jours plus tard et devait servir à rassembler des fonds pour boucler le budget de la "Saison".
Hier, le ministère turc des Affaires étrangères a publié un communiqué :
"Les articles publiés ces derniers jours dans certains journaux sur une annulation de la Saison de la Turquie en France ne reflètent aucune réalité."
Dans le n°32 de Daoudal Hebdo, j'intitulais mon édito « Manipulation franco-turque », en évoquant cette Saison de la Turquie en France qui comportera « plus de 400 événements », et qui n'a fait jusqu'ici l'objet d'aucune publicité. Car il ne fallait pas en parler avant les européennes.
Cette Saison est une opération de propagande conjointe franco-turque pour l'adhésion de la Turquie. Les Turcs le savent bien. Mais ils profitent des propos schizophrènes de Sarkozy pour pousser le bouchon toujours plus loin...