L’Irlande ne peut pas ratifier le traité de Lisbonne, parce qu’il engage dans une alliance militaire qui viole la neutralité, fait valoir le Dr Karen Devine, professeur "post-doctoral" à la grande école qui est l'équivalent de Sciences Po à l’Université de Dublin.
La clause de défense mutuelle de l’article 28A, explique-t-elle, constitue en réalité une nouvelle alliance militaire qui porte atteinte à la neutralité garantie par la Constitution irlandaise :
« La “défense commune” peut être interprétée comme l’expression utilisée par l’UE pour “défense collective”. Un Etat neutre ne peut légalement ou politiquement ratifier l’article 28A du traité de Lisbonne, parce que cet article confirme une intention claire, plutôt que possible, de créer une défense commune/collective qui implique d’aller au-delà des engagement d’une alliance militaire. »
Telle est la contradiction patente, que j’avais relevée dans le dernier numéro de Daoudal Hebdo, entre les prétendues « garanties » qui seront données aux Irlandais pour le second référendum, et le texte du traité. Contradiction cyniquement soulignée par le Conseil européen qui, en même temps qu’il promettait ces prétendues « garanties », annonçait une amélioration des capacités militaires de l’UE et encourageait « les efforts du Secrétaire Général/Haut Représentant en vue d'établir une nouvelle structure civilo-militaire unique de planification au niveau stratégique pour les opérations et missions de la PESD »…
PESD : la politique européenne de sécurité et de défense, dont les décisions seront prises à la majorité qualifiée, ce qui signifie, souligne de son côté le ministre de la Défense du shadow cabinet britannique, la fin de tout veto national.