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Afghanistan : ordre de repli…

La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) déployée par l'Otan en Afghanistan a ordonné à ses hommes confrontés à des talibans de se replier plutôt que de combattre au cas où le recours à des raids aériens mettrait en danger des civils, ont rapporté mardi des responsables afghans et de l'Isaf.

La violence en Afghanistan a atteint cette année des sommets sans précédent depuis que les forces américaines et afghanes ont renversé le régime taliban, en 2001, et les Occidentaux commencent à redouter de perdre la bataille sur le terrain aussi bien que le soutien de la population afghane.

Les insurgés ont intensifié leur campagne et l'ont étendue à des régions jusqu'ici paisibles, profitant du ressentiment suscité par la présence de forces étrangères accusées de recourir sans discrimination à des bombardements aériens, mettant ainsi des civils en danger.

Les ministres de la Défense de l'Otan ont approuvé les restrictions la semaine dernière, lors d'une réunion à Budapest, après un trimestre marqué par la mort d'une centaine de civils afghans, victimes de raids aériens.
De retour de Budapest, le ministre afghan de la Défense, Abdul Rahim Wardak, a déclaré lors d'une conférence de presse que tous convenaient que les victimes civiles ont un impact déplorable tant pour le gouvernement afghan que pour la force internationale.

S'il existe un risque pour des civils, les troupes ont maintenant reçu l'ordre de se replier si c'est possible plutôt que de demander des bombardements qui leur donneraient une victoire à court terme mais, à long terme, renforceraient leurs adversaires taliban.

Cela devrait entraîner une baisse du nombre de frappes aériennes, qui est en forte hausse par rapport à l'an dernier, a indiqué un porte-parole de l'Isaf.

Le chef de l'Isaf, le général David McKiernan, a aussi dit à ses hommes que, dans la mesure du possible, toutes les opérations devront être menées avec les forces afghanes.

Les interventions des forces étrangères dans des maisons et des mosquées constituent un important facteur de ressentiment contre les forces de la coalition, fortes de plus de 60.000 hommes.

Le général Richard Blanchette, porte-parole de l'Isaf, a précisé que les forces de l'Isaf ne pénètreraient sans y avoir été invitées dans une maison ou une mosquée afghane que si l'armée afghane les y a précédées, à moins qu'un danger patent n'émane de cette maison.

Sans une amélioration radicale de la manière d'opérer des militaires, alliée à un meilleur fonctionnement du gouvernement du président Hamid Karzai et à de véritables efforts de lutte contre la corruption endémique, l'Otan risque une défaite en Afghanistan, estiment des analystes.

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L'insurrection en Afghanistan s'est étendue au-delà des bastions taliban du Sud et de l'Est et le nombre d'attaques comptabilisées dans le pays n'a jamais été aussi grand depuis six ans, déclare Kai Eide, émissaire spécial des Nations unies pour l'Afghanistan.

Les craintes grandissent parallèlement de voir les troupes occidentales qui occupent l'Afghanistan perdre sur le plan militaire et ne plus disposer du soutien de la population.

"En juillet et en août, nous avons observé le nombre le plus important d'incidents touchant à la sécurité depuis 2002", a dit Kai Eide devant le Conseil de sécurité de l'Onu, évoquant un bond de près de 40% par rapport à la même période de 2007.

Selon lui, l'insurrection s'est étendue au-delà du Sud et de l'Est pour atteindre désormais les provinces situées autour de la capitale Kaboul. Une augmentation des attaques visant les civils, dont des employés humanitaires, a également été notée.

L'ambassadeur d'Afghanistan à l'Onu, Zahir Tanin, a reconnu que la situation s'aggravait. "Malgré le travail difficile effectué par les forces de la coalition internationale et les Afghans, le terrorisme semble être de nouveau en augmentation", a-t-il dit devant le Conseil de sécurité.

"Les talibans incendient des écoles, réduisent à néant la reconstruction, massacrent des civils", a-t-il dit. "Ils attaquent des routes et des régions dans les environs de Kaboul, ce qui perturbe l'aide humanitaire internationale. Ils prennent de plus en plus souvent pour cible des citoyens ordinaires."

Tout comme Eide, il a mis en garde la presse contre tout pessimisme excessif dans leur description de la situation.
"Il faut faire preuve de prudence dans ce que l'on dit de l'Afghanistan", a-t-il prévenu. Car, dit-il, les talibans ont utilisé "certaines déclarations ou informations récentes" pour tenter de convaincre la population afghane que la résolution de la communauté internationale vacille.


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Trois soldats de l'Otan ont été tués dans l'explosion d'une bombe dans l'est de l'Afghanistan mardi, rapporte la Force internationale d'assistance et de sécurité (Isaf).

Elle n'a pas précisé l'identité des soldats tués. La plupart des militaires opérant dans cette partie du pays sont des Américains.

Par ailleurs, un responsable afghan, le directeur du département des affaires sociales de la province de Kandahar, a été abattu sur le chemin de son travail par deux inconnus circulant à moto, rapporte la police. Le garde du corps de Dost Mohammad Arghestani a également trouvé la mort et son chauffeur a été blessé.

(dépêches Reuters)

Commentaires

  • """"
    bombardements aériens, mettant ainsi des civils en danger.
    """

    évidemment quand on sait qu'un taliban qui a posé son fusil devient un civil....
    Les alliés, lors de la seconde guerre mondiale n'ont pas eu ce genre "d'attention" pour la population civile allemande....

    Nous sommes en guerre, mais nous n'osons pas nous battre...le résultat est donc déjà prévisible

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