Jacques de Voragine écrit dans la Légende dorée que cette fête a été instituée, « paraît-il, pour quatre motifs, d’après l’Office mitral : 1° en raison de sa décollation ; 2° à cause de la combustion et de la réunion de ses os ; 3° à l’occasion de l’invention de son chef ; 4° en mémoire de la translation d’un de ses doigts, et de la dédicace de son église ».
Le 1° est bien connu, il suffit de se reporter à l’Evangile.
Le 2° est ce que l’on a appelé « le second martyre de saint Jean ». Selon certaines traditions, on dispersa les ossements de saint Jean Baptiste, sur ordre de Julien l’Apostat, parce que des miracles éclataient sur son tombeau, et comme les miracles continuaient on rassembla les os et on les brûla, et les cendres furent « vannées dans un champ ». (« C’est ce que certaines gens imitent sans savoir ce qu’ils font quand, à la nativité de saint Jean, ils ramassent des os partout et les brûlent ».) Des moines réussirent cependant à subtiliser certains os : ceux qui se trouvent à Gênes.
3° : le chef de saint Jean-Baptiste fut retrouvé en 453 à Jérusalem, suite à une révélation du saint. Il fut transporté par Valens à Chalcédoine, puis par Théodose à Constantinople. « De là, il fut peu de temps après transporté à Poitiers dans les Gaules, sous le règne de Pépin. »
4° Une tradition dit que le doigt par lequel Jean avait montré le Seigneur ne put être brûlé. « Sainte Thècle le porta au-delà des Alpes et le déposa dans une église dédiée à saint Martin » (d’autres disent : à saint Maxime). Jean Beleth dit qu’elle le porta en Normandie (d’autres disent : en Mauritanie)… Ce jour est celui de la dédicace de l’église où le doigt fut déposé (mais où ???).
Comme le remarque Jacques de Voragine, la décollation de saint Jean-Baptiste n’eut pas lieu à cette époque de l’année. Elle eut lieu aux environs de Pâques. En fait, ce 29 août est la date de la consécration d’une église à Sébaste (Samarie).
Commentaires
Point n°4 : sur le canton de Lanmeur dans le Finistère Nord, à Saint-Jean-du-Doigt, subsiste dans le contrefort sud du clocher un édifice du XVe siècle appelé reliquaire.
Il a vraisemblablement abrité le corps de saint Meriadec, qui fut détrôné en 1420 par l'arrivée d'une phalange de l'index de saint Jean-Baptiste.
De Martin à Meriadec, il y a quelques différences sémantiques, c'est vrai - mais peut-être moins qu'avec Maxime ?