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Comme un lingot d’or dans sa gangue

Lu dans la lettre des amis du monastère Sainte-Madeleine du Barroux, ce mot sublime de Dom Gérard à un moine de la fondation Sainte-Marie de la Garde :

Mon bien cher Père,

Père X. vous racontera la cérémonie [des ordinations], le sermon du Cardinal, l’affluence… c’est-à-dire tout ce qui n’est pas Dieu. Dieu ne se raconte pas. Alors vous me direz qu’il n’y a plus rien à dire ou à faire qui ait une valeur divine…

Mais si ! L’absolu de Dieu est comme un lingot d’or enfermé dans sa gangue de boue, et il faut casser la gangue pour saisir le lingot. Toute notre vie consiste à donner des petits coups (patience!) pour s’emparer du trésor. Peut-être cet apologue vous semblera décourageant ?… Mais au moins il permet d’éviter la grande tentation de la vie spirituelle qui est de croire qu’on fait quelque chose d’utile, d’avantageux, de croire qu’on est en possession du trésor… oui, d’une certaine façon… sed habemus thesaurum istud in vasis fictilibus (II Cor 4, 7) (1).

Alors, mon cher Père, prenons patience : au bout de mes cinquante ans de sacerdoce, je suis encore un débutant ! (… mais il nous faut) regarder Dieu, toujours.

Mon évêque consécrateur disait que le moine, c’est celui qui dit : Oculi mei semper ad Dominum (2), et j’ajouterais, sicut mendicus (3) !

votre frère Gérard.

(1) Mais ce trésor nous l’avons en des vases d’argile.

(2) Mes yeux sont toujours tournés vers le Seigneur (psaume 24).

(3) Comme un mendiant (cf. psaume 39).

Commentaires

  • Oui, les grand esprits se rencontrent, cette lettre sublime de dom Gérard me rappelle un chapitre du Cardinal Ratzinger sur son livre coécrit sur la foi.

    Les femmes ont à nous enseigner que la vie n'est pas de "faire", d'être "utiles", mais la vie consiste aussi à prier et à contempler, à aimer sans "utilité" ("l'utilité" est si masculine). C'est pourquoi la vie de l'homme ("vir") sonsiste à prendre modèle sur nos soeurs et nos mères de façon à modérer nos désirs déréglés d'être "utiles", de "faire" en sens de "réaliser".

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