Apparemment, la crise est réglée au CFCM. Les différentes fédérations se sont mises d’accord sur une liste unique pour l’élection du bureau. Comme prévu, le vice-président du RMF, le Marocain Mohammed Moussaoui, est le nouveau président. Les trois vice-présidents sont l’avocat de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, le vice-président de l’UOIF Fouad Alaoui, et le président du Comité de coordination des musulmans turcs de France Haydar Demiryurek.
Chems-eddine Hafiz était auparavant délégué général du CFCM, Haydar Demiryurek était secrétaire général, Fouad Alaoui était déjà vice-président.
Le nouveau secrétaire général est Anouar Kbibech, président du RMF.
Toutes les autres composantes sont représentées, notamment dans des postes de « chargés de mission ».
On remarquera que Mohammed Moussaoui, maître de conférences à l‘université d’Avignon, 44 ans, est « en voie de naturalisation ». Autrement dit le président du Conseil français du culte musulman est un homme qui est actuellement de nationalité marocaine.
Donc tout est bien qui finit bien, les Marocains ont le pouvoir, mais les Algériens sont toujours là. Et le CFCM de Sarkozy, dont Dalil Boubakeur était président à vie, a vécu.
En fait, il s’agit du premier acte de la mise à l’écart de la Grande Mosquée de Paris, dont l’Arabie saoudite fait une condition sine qua non pour financer plein pot les mosquées. Il reste maintenant, et c’est le plus important, à virer la Grande Mosquée de Paris de la direction de la Fondation des œuvres de l’islam, qui depuis sa création en octobre 2007 est totalement paralysée, et n’a eu pour toute activité que de verser 150.000 euros... au CFCM (sur une dotation d’un million d’euros de « fonds privés »).
Rappelons les propos que je citais le 16 février dernier, d’un connaisseur anonyme de l’islam « de France » cité par le Courrier de Mantes :
« Aujourd’hui les caisses saoudiennes remplies par la zarkat, l’aumône légale, sont pleines à craquer, mais il n’y a plus de bénéficiaires. Et de nombreux projets de mosquées sont en souffrance dans les Yvelines. Sans l’accord de l’Etat français, ces fonds disponibles sont impossibles à débloquer Le problème est qu’à l’heure actuelle l’Arabie saoudite ne veut pas entendre parler de la Fondation de Dominique de Villepin. Et elle n’a donc pas ouvert les robinets. » Le principal obstacle, ajoute le journal, c’est la présence à la tête de la Fondation de Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris : « Ce dernier, jugé trop modéré ou trop “assimilé” à la République, n’est pas vraiment en odeur de sainteté à Riyad. » Et le journal insiste : « L’Arabie saoudite est toujours en attente d’un interlocuteur de confiance à la tête de cette Fondation des œuvres de l’islam. »