Le vote à une voix de majorité de la motion de procédure communiste, hier à l’Assemblée nationale, fait naturellement les délices de la presse. Jean-François Copé n’a pas réussi à mobiliser ses troupes, et le « vote solennel » du projet de loi OGM, dans un hémicycle dégarni, a tourné en eau de boudin.
Les éditorialistes ne vont pas plus loin que la mousse politicienne, dont ils se repaissent à satiété.
Mais tout cela est dérisoire. Le gouvernement a aussitôt convoqué la commission mixte paritaire, qui se réunira dès cet après-midi. La commission arrêtera un texte, celui qui a été voté au Sénat, et les deux chambres le voteront à la fin du mois.
Ce texte sera voté, parce qu’il s’agit purement et simplement de la transposition de deux directives européennes, et que la France, soumise à l’Europe, n’a pas d’autre choix que de les adopter. Ces directives sont déjà anciennes et Bruxelles fait pression depuis longtemps pour qu’elles soient appliquées en France.
Curieusement, les commentateurs se taisent sur ce fait capital. Le Parlement français n’est qu’une chambre d’enregistrement des décisions de la Commission européenne. Mais il faut le cacher aux Français. Alors on invente des saynètes dérisoires pour faire croire que les députés ont un rôle décisif.
On est en plein dans la politique des apparences, apanage de la présidence Sarkozy.
Puisqu’on est dans l’anecdote, signalons en une qui ne doit pas faire rire le président. Le 2 avril, l’Assemblée nationale adoptait, par 32 voix contre 30 (sic), un amendement du communiste André Chassaigne. « Ce Chassaigne, je l’aime bien ! », aurait alors dit Nicolas Sarkozy. Mais ce vote allait provoquer la zizanie au sein du gouvernement, avec Nathalie Kosciusko-Morizet accusant notamment Jean-Louis Borloo d’être entré « dans un concours de lâcheté » avec Jean-François Copé. Non seulement il n’y avait qu’une poignée de députés à l’Assemblée, mais parmi les 32 qui avaient voté l’amendement Chassaigne, il y avait 3 UMP... La motion de procédure qui provoque un nouveau psychodrame dans la majorité émanait également d’André Chassaigne. Il n’est pas certain que Nicolas Sarkozy l’aime toujours aussi bien...
Commentaires
""" Le Parlement français n’est qu’une chambre d’enregistrement des décisions de la Commission européenne."""
Dans ces conditions avoir des centaines de députés ne sert à rien! une dizaine de gugusses pour enregistrer les documents devraient suffire!
idem pour le sénat!
et en plus quelques dizaines de millions d'€ économisés!
Le silence médiatique est effectivement assourdissant sur les problèmes concrets et généraux de la perte par la France de sa souveraineté.