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Référendum irlandais : ce n’est pas perdu !

Le dernier sondage en date sur le référendum en Irlande, publié par le Sunday Business Post, montre le oui au traité de Lisbonne en chute libre, perdant 8 points à 35%, tandis que le non gagne 7 points à 31%. Le taux des indécis est de 34%. Si l'on ne tient pas compte des indécis, cela donne 53% pour le oui et 47% pour le non.

Il est intéressant de noter que cette dégringolade du oui et cette hausse du non ont eu lieu pendant ces dernières semaines, à savoir pendant le début de la campagne intensive pour le oui menée par les pouvoirs publics, avec appel à la rescousse des autorités européennes qui viennent vanter le traité : le président du Parlement européen, le président de la Commission européenne et Angela Merkel se sont récemment succédé à Dublin. Plus on leur dit qu’ils doivent voter oui, plus les Irlandais se disent qu’il y a une arnaque. On ne peut que souhaiter que cela continue ainsi. Envoyons-leur aussi Sarkozy et Giscard...

Naturellement, le Premier ministre démissionnaire Bertie Ahern (encore en poste jusqu’au 9 mai) a aussitôt déclaré que ce serait un désastre pour l’Irlande se le non l’emportait. Il s’est surtout adressé aux paysans, qui avaient manifesté en nombre contre la politique de l’UE à l’OMC lors de la visite de Barroso.

« Le plus grand bénéficiaire de ce traité est le monde agricole, a-t-il déclaré. Ce sont eux qui devraient être à la tête de la campagne en faveur du traité. J’espère que le monde agricole va rapidement changer d’avis. »

Le problème (pour Ahern) est que les paysans savent très bien que ces propos n’ont aucun sens. C’est même le contraire qui est vrai. Si les paysans irlandais ont bénéficié de la PAC , celle-ci est de plus en plus en danger, sous l’influence des pays du Nord. Et nul ne sait ce qu’elle deviendra après 2013, date de la fin de l’actuel plan pluriannuel. Le traité de Lisbonne constitue à l’évidence une menace pour l’agriculture européenne, par le seul fait qu’il renforce les pouvoirs du Parlement européen : celui-ci se retrouverait quasiment à égalité avec le conseil des ministres, or il est dominé par les pays du Nord (et leurs alliés, qu’ils trouvent dans tous les pays) qui ne veulent plus de paysans.

Vive les paysans irlandais ! Tenez bon !

Addendum. La Commission référendaire iralandaise publie une enquête selon laquelle 62% des personnes interrogées ne comprennent pas le traité de Lisbonne, 18% ne le comprennent pas très bien, 15% le comprennent dans une certaine mesure, 5% plutôt bien, 2% très bien.

L'un des grands axes de la campagne du non est de dire: si vous ne comprenez pas, dites non.

Commentaires

  • Sans illusion : si l'Irlande vote NON, cela voudra dire OUI comme en France ou aux Pays-Bas.
    Cela dit, pour montrer davantage le caractère totalitaire et antidémocratique de l'UE, souhaitons que l'Irlande seule pays autorisée à voter, fasse claquer bien haut les couleurs de nos vieilles nations qui veulent vivre libres.

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