Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La flamme olympique

Ce que l’on peut retenir de l’ubuesque impromptu de la flamme olympique, hier à Paris, c’est que les communistes chinois faisaient la loi dans la capitale française. Avec la police française à leurs ordres, qui s’est montrée moins efficace que la police chinoise. Comme en Chine, les drapeaux tibétains étaient interdits et ont été confisqués. Même la banderole de la Licra a été arrachée. Elle disait : « Les droits de l’homme ne se négocient pas, ils se respectent ! ». Propos intolérables quand les Chinois contrôlent la rue. Avec des drapeaux rouges.

Mais ce qui est ubuesque aussi est de voir tous ces manifestants se réveiller tout-à-coup, de façon si résolue, pour le Tibet. Il n’est question que du Tibet. Parce qu’il y a eu une répression de plus au Tibet. Comme si le Tibet ne souffrait pas du joug chinois depuis 60 ans. Comme si le Tibet était le seul problème. Comme si les victimes du régime chinois n’étaient pas aussi et d’abord tout le peuple chinois, passé de la dictature socialiste-communiste à la dictature capitaliste-communiste, qui a ajouté aux maux du communisme maoïste les maux du libéralisme sans frein, avec des centaines de milliers de paysans prolétaires devenus ouvriers pour construire les mégalopoles, exploités à mort, dépourvus de tous droits sociaux (ils ne peuvent rien revendiquer puisque « leur » parti est au pouvoir), et même étrangers dans leur propre pays, puisque leurs « passeports » leur interdit d’entrer dans les villes...

Il est scandaleux d’oublier les conditions faites à ces ouvriers, comme les conditions faites aux paysans, comme les persécutions antireligieuses, comme l’absence totale de liberté politique, et de ne réagir qu’à une répression anti-tibétaine.

C’est au moment où il a été décidé que les JO auraient lieu à Pékin qu’il fallait se mobiliser.

Début novembre, Bernard Antony avait lancé une pétition de contestation des Jeux Olympiques à Pékin. A l’époque, c’est tombé dans le vide. Il n’y avait alors personne pour reprendre cette idée, pour la reprendre à son compte, pour la phagocyter, pour dire qu’il ne fallait pas laisser à Chrétienté-Solidarité l’exclusivité d’une telle campagne, que c’était à la gauche bien pensante de le faire, etc. Rien. Alors, tout le monde trouvait normal que les JO se déroulent au pays du Laogaï.

Il est bien temps de gémir aujourd’hui, et de faire semblant de s’agiter.

Commentaires

  • Bien d'accord avec vous. Je n'ai rien contre le Tibet, mais c'est énervant que l'on oublie l'oppression que le régime communiste, dont on oublie jusqu'au nom, fait subir à l'immense masse des Chinois. Il est très difficile de se faire entendre sur le sujet, car - à part pour ce qui est des persécutions religieuses - on a peu d'informations : Connaîtriez-vous des reportages ou études sur l'état actuel des camps chinois ? Statistiques, conditions de vie, etc. ?

Les commentaires sont fermés.