L’Union européenne a ficelé hier les termes d’un « accord » avec la Serbie , qui est clairement, et même ouvertement, une ingérence dans le processus électoral de ce pays, où aura lieu dimanche prochain le second tour de la présidentielle.
Au premier tour est arrivé en tête le candidat « ultranationaliste », comme dit la presse ultramondialiste. Pour tenter de renverser la tendance et faire réélire le président sortant, plus favorable à l’Union européenne, celle-ci voulait à toute force conclure entre les deux tours un accord d’association avec la Serbie. Mais les Pays-Bas ont maintenu leur veto : pas d’accord d’association tant que les autorités serbes n’ont pas apporté la preuve d’une « pleine coopération » avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Il s’agit donc d’un accord a minima, mais néanmoins substantiel : « L’Union européenne propose un accord politique intérimaire de coopération entre l’UE et la Serbie , fournissant un cadre pour progresser en matière de dialogue politique, libre-échange, libéralisation des visas et de coopération dans l’éducation, pour signature le 7 février 2008 », précise le communiqué officiel.
« Nous avons adopté un texte très intéressant qui ouvre les portes à l’entrée de la Serbie dans l’UE », s’est félicitée la présidence slovène. « C’est un signal positif à destination du peuple serbe », a renchéri Javier Solana.
Le ministre serbe des Affaires étrangères s’est dit « très content » de cette « percée », qui transforme le scrutin de dimanche en « référendum sur l’Europe ».
On a « oublié » de préciser dans l’accord que la Serbie s’engage à reconnaître l’indépendance du Kosovo... Si l’Union européenne intervient de façon aussi grossière en transformant une élection présidentielle en référendum sur l’Europe, les Serbes savent que cette élection devient aussi et d’abord un référendum pour ou contre le maintien du Kosovo dans le giron de leur patrie.