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Crise financière, acte 2

On ne parlait plus beaucoup ces dernières semaines de la crise des « subprimes », mais les observateurs de la vie financière savaient que la crise était loin d’être terminée. La voilà qui rebondit, avec la « panique » boursière qui a commencé hier.

Contrairement à ce que l’on entend un peu partout, y compris dans la bouche de Dominique Strauss-Kahn (directeur du FMI...), ce n’est pas le scepticisme sur le plan de relance annoncé par George Bush qui est responsable de la chute des bourses. C’est d’une part la publication des résultats des banques américaines, qui affichent des pertes importantes, c’est d’autre part l’effondrement des « rehausseurs de crédit » (les assureurs des émetteurs d’obligations), illustré par la subite et sévère dégradation de la note du rehausseur Ambac par les agences de notation, c’est enfin le mouvement des clients des fonds de gestion qui veulent récupérer leur argent pour le placer ailleurs. Le tout sur fond de menace de récession américaine, que le plan Bush n’a pas conjurée.

Nul ne peut prédire les conséquences de la crise (notamment sur la croissance française et européenne). Le problème est que ce nouveau choc vient après celui de la crise des subprimes, et donc aggrave la situation alors qu’on n’a pas encore mesuré tous les effets de la première crise.

Si l’on veut se rassurer, on peut écouter les autorités européennes. Le commissaire aux Affaires économiques souligne qu’on ne parle que d’une menace de récession américaine, pas mondiale (sic, comme si l’économie américaine était toute seule dans son petit coin), et que George Bush a annoncé des mesures... Quant au ministre slovène des Finances, dont le pays assure la présidence de l’Union, il a bien appris la langue de bois de Bruxelles : « Nous sommes vraiment inquiets de la situation » sur les marchés financiers, dit-il. « Toutefois, nous sommes persuadés qu’avec ses fondamentaux forts, l’Europe peut faire face. » Vive la méthode Coué.

Commentaires

  • Si la situation n’était pas si grave, il serait amusant de rire des journalistes qui, ce matin sur "France Intox", nous expliquent que « finalement, ce n’est pas très grave puisque si les banques centrales décident de réinjecter de l’argent dans la “machine” économique” tout ira bien… »
    « Les bourses soldent la crise des subprimes… » : une bagatelle ! Hélas, on est bien obligé d’en parler !
    Le must de leurs explications concerne les petits porteurs ! « il ne faut pas céder à la panique ! » Voilà une déclaration rassurante ! Et pourquoi faudrait-il qu’un petit porteur ne cède pas à la panique alors que les grandes banques sont en faillites et que les bourses paniques ?
    Les médias sont vraiment des bonimenteurs aux ordres !

  • Puisque l’on parle de libéralisme, le problème de la France ne vient pas d’un excès, mais d’un manque de libéralisme. Chacun a sa définition du libéralisme. Aussi, pour éviter l’ambiguïté propre à ce mot, parlons d’économie de concurrence. Loin de la « loi de la jungle » et de l’anarchie, le libéralisme est en tous points conforme à la doctrine sociale de l’Eglise. Il en est même le meilleur exemple. Il demande un Etat assez fort pour faire respecter les règles du jeu et éviter que les puissants faussent le marché à leur avantage. Une économie de concurrence n’empêche nullement de porter assistance aux plus démunis, mais il ne faut pas encourager l’oisiveté non plus.

    Le libéralisme, au sens d’économie de concurrence, est incontestablement la meilleure organisation économique. Cependant, il convient de ne pas mettre l’économie au-dessus de tout. Aussi, il est bon de sacrifier l’éfficience économique pour respcter des valeurs supérieures comme la morale, la patrie, la solidarité, etc.

    Quant à la recherche de profit, elle est le moteur de l’économie. Il faut bien vivre et récompenser la prise de risque. « tout travail mérite salaire » Citez-moi un exemple dans l’histoire des hommes où la recherche de profit a été oubliée. Les guerres de l’antiquité, du moyen âge ont toujours recherché le butin. Pensez aux conquistadores à la recherche d’or, aux marchands de la catholique Italie à la Renaissance. Même les saintes croisades n’ont pas empêché les sacs et rapines (Constantinople par exemple).

    Donc il faut veiller à ne pas jeter le bébé avec l’eau de bain. Le capitalisme n’est pas intrinsèquement mauvais. Il est au contraire bon et, s’il est bien ordonné, répond aux préceptes de la DSE. Ce sont ses excès et la recherche de profit à tout prix et au mépris du bien des âmes qui sont condamnables. Mais ces excès existent sous d’autres formes dans toutes les civilisations.

  • Merci Roland d’avoir relevé la nouvelle intox des médiats :
    « finalement, ce n’est pas très grave puisque si les banques centrales décident de réinjecter de l’argent dans la “machine” économique … » : si c’est vrai que les banques ont cet argent, il faut en conclure que cette crise est due aux banques qui l’ont thésaurisé au lieu de le laisser librement circuler. Et se pose immédiatement la question : de quel droit les banques font-elles cela et au profit de qui ? Mais cela n’est que du bourrage de crâne, comme la déclaration de Bush annonçant qu’il allait injecter 140 milliards de dollars. Il les sort de sa poche ?

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