Le ministre du Travail Xavier Bertrand a affirmé à l’Assemblée nationale que le service minimum dans les transports était réglé pour 90% des déplacements. Car les négociations ont « totalement abouti » à la RATP , à la SNCF et dans les transports urbains. Il n’y a que dans « les transports interurbains, notamment les transports scolaires », qu’il n’y a pas encore eu d’accord au niveau national.
C’est totalement faux. A la SNCF et à la RATP , certains syndicats ont signé le premier volet de l’accord censé mettre en œuvre la loi sur le « service minimum » (expression qui ne figure pas dans le texte). Ce premier volet est celui de la « prévention des conflits ». Le second volet, qui concerne un éventuel « service minimum » et oblige les grévistes à se déclarer tels 48 heures avant la grève, n’a été signé par aucun syndicat, ni à la SNCF ni à la RATP.
Les négociations n’ont donc pas du tout abouti. Le gouvernement fera passer la loi par décret. Mais ce décret, à supposer qu’il soit appliqué, ne règlera rien.
Ce qui est prévu est que la direction des entreprises réaffecte le personnel non gréviste sur les lignes jugées prioritaires afin d’assurer un service minimum sur ces lignes. La RATP annonce qu’elle pourra ainsi assurer 25% du trafic.
Un train sur quatre sur les lignes prioritaires, cela ne change rien par rapport à ce qui se passe habituellement lors des grèves des transports. Et si la grève est « dure », où est-ce que la SNCF et la RATP trouveront des personnels non grévistes pour les affecter aux lignes prioritaires ?
Tout ce qui reste de la loi, comme on l’avait déjà vu dès le début, ce sont quelques contraintes imposées aux gréviculteurs, et une théoriquement meilleure information des clients...
Commentaires
En tout cas il est très fier de son projet de service minimum. Et pour le tester le plus rapidement possible, il a lancé un appel à la grève. Mais les syndicats, qui ne sont pas si bêtes, se font tirer l’oreille : ils n’obéissent pas au doigt et à l’œil de leur ministre !