Nicolas Sarkozy a ouvert hier les travaux du premier « Conseil de modernisation des politiques publiques ». Il a annoncé... 97 mesures.
Mais dans son discours il n’en a évoqué que trois :
La délivrance des passeports, cartes d’identité et permis de conduire sera du ressort des mairies et non plus des préfectures.
Les préfets de département seront placés sous l’autorité hiérarchique du préfet de région.
Dès 2009 sera mis en place un budget pluriannuel pour mettre la France au « standard des pays européens ».
La première se veut une illustration du souci de Sarkozy de s’intéresser à la vie quotidienne des Français. La deuxième est une nouvelle manifestation de centralisme jacobin. La troisième est dans la ligne européiste.
Parmi les 94 autres mesures, il y a le projet pompeusement présenté comme d’un Pentagone à la française (regroupant les sites de la Défense ), le transfert de la gendarmerie sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, diverses suppressions d’administrations centrales, la « déjudiciarisation du divorce par consentement mutuel », la « création pour chaque fonctionnaire d’un droit effectif à la mobilité », diverses « simplifications » et divers « développements »...
Le mélange de mesures importantes, de petites retouches de détail, d’intentions, dans tous les domaines, sans aucune hiérarchisation des priorités, fait immanquablement penser à l’Inventaire de Prévert. Il manque toutefois une mesure sur le devenir du raton laveur.
Commentaires
Déléguer aux mairies la délivrances des documents aussi importants que permis de conduire, cartes d'identité et passeports est une mesure extrêmement dangereuse lorsque l'on connaît les pressions subies par les fonctionnaires. Un fonctionnaire de préfecture peut plus facilement y resister qu'un fonctionnaire communal.
Aujourd'hui il faut savoir que les fonctionnaires honnêtes sont soumis à des pressions, des menaces (même les juges, les greffiers), c'est pourquoi les dossiers disparaissent les magouilles diverses se développent, comme dans certains pays.
Sarko et sa bande voudraient les faciliter ce pressions et ces malhonnêtetés, qu'ils ne feraient pas autrement. Le bien commun étant avant tout vérité et justice il est très inquiétant de voir que celui-ci est méthodiquement mis à mal par les technocrates et les politiques qui leurs sont soumis.
@ Denis Merlin
Sur ce terrain, je vous suis.
La question que je me pose est de savoir si c’est uniquement la démarche pour l’obtention qui ne se fera plus qu’exclusivement en Mairie ou s’il s’agit de la réalisation de pièces citées qui se fera en Mairie ?
Dans le premier cas, c’est déjà ce qui se passe pour les passeports et la carte d’identité. On ne fait que déposer un dossier qui est transmis aux services compétents.
Dans le second cas, je doute que cela soit possible puisque les papiers et les procédés, pour éviter les falsifications, sont renforcés. Distribuer la fabrication de ces pièces en Mairies équivaudrait à permettre tous les vrais-faux papiers puisque effectivement les pressions seront aisées et ce serait sans compter les Mairies pro immigrationistes qui seraient trop heureuses de délivrer des papiers à sa “clientèle”…
Je ne pense vraiment pas que ça soit de cela qu’il s’agisse, vous imaginez en plus la tête de nos partenaires européens en matière de police internationale et de lutte antiterrorisme.
Mettre la gendarmerie sous la tutelle du Ministère de l'Intérieur va en changer le caractère. N'est-ce pas à terme sa disparition qui est programmée ?
Là encore on n'a rien à reprocher à la gendarmerie, sauf peut-être d'être trop efficace dans le maintien de l'ordre et les enquêtes judiciaires.
C'est dans le fond ce qu'on doit lui reprocher, d'être trop efficace dans les enquêtes judiciaires. Alors faute de pouvoir supprimer tous les gendarmes comme le gendarme Jambert, on va supprimer la gendarmerie. Il est bien connu que les juges lorsqu'ils craignaient la police, choisissaient la gendarmerie.
Cette question de la Gendarmerie est aussi une question intéressante.
Je suis ok pour ce que vous dites là encore, mais j’ajouterais encore qu’il s’agit d’une belle glissade sémantique, pure dialectique politicienne, ayant pour but d’éviter de parler de guerre civile quand la Gendarmerie (armée) interviendra dans les banlieues. On ne pourra effectivement plus parler que d’opération de police… Quoi de plus banal ?
Il y a encore une autre obligation. Comment augmenter les effectifs de Police Nationale sans ponctionner le budget de l’état avec une augmentation du nombre fonctionnaires ? : on fait glisser un corps d’armée dans le civil… et le budget qui va avec!
Mettre la Gendarmerie sous tutelle du M de l’Intérieur, pourquoi pas après tout ? Il faut simplement s’assurer que sa fonction, son recrutement, ses tâches ou missions, et son statut restent les mêmes.
Si l’on commence à toucher à l’un ou autre alors ça sera effectivement le début de la fin !