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Petits arrangements entre amis

Le gouvernement a fait inscrire en urgence à l'Assemblée nationale, ce matin, une proposition de loi du « Nouveau Centre » visant à modifier les règles du financement public des partis politiques, afin que le pseudopode centriste de l’UMP puisse en bénéficier.

Le président du Nouveau Centre, Hervé Morin (récompensé de sa fidélité par le portefeuille de la Défense ), s’offusque des réactions du PS et du MoDem dénonçant le « cadeau » que l’UMP va faire à ses centristes. Et son bras droit Maurice Leroy s’exclame : « Qu’est-ce qu’il y aurait de démocratique à ce que Jean-Marie Le Pen, Arlette Laguiller ou Olivier Besancenot soient éligibles au financement politique et pas nous ? »

D’abord ce ne sont pas les personnes citées qui bénéficient du financement, mais leurs organisations. Et si celles-ci en bénéficient, c’est parce qu’elles obtiennent plus de 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions.

Il est difficile de dire qu’un parti a une représentativité nationale quand il ne répond pas à ce critère.

Aussi le Nouveau Centre ne conteste-t-il pas cette disposition. Il demande qu’on y ajoute un critère alternatif : « ou dont au moins 15 des candidats présentés ont été élus députés ». Car lorsqu’on a 15 députés, c’est qu’on est représentatif...

Cela ne fait que souligner l’anomalie : comment un parti qui ne fait pas 1% des voix peut-il avoir 15 députés ? Bien sûr, c’est parce que ces députés ont été élus par les voix de l’UMP.

On peut facilement renvoyer la question à Maurice Leroy : « Qu’est-ce qu’il y a de démocratique à ce que le Nouveau Centre ait 15 députés et que Jean-Marie Le Pen, Arlette Laguiller ou Olivier Besancenot n’en aient pas ? »

Addendum. Le gouvernement a décidé d’ajourner l'examen de la proposition de loi après une série d'incidents de séance, notamment une demande de quorum par le président du groupe NC François Sauvadet, afin de permettre une mobilisation des partisans du texte, alors minoritaires dans l'hémicycle… Peu auparavant, une motion d'irrecevabilité, défendue par François Bayrou, avait été rejetée. Mais à la demande de Bayrou, la commission des Finances a été saisie du texte, en vertu de l'article 40 qui régule les incidences d’un texte sur les recettes ou les dépenses de l'Etat. 

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