Nicolas Sarkozy vient de donner une nouvelle preuve de sa dérive atlantiste, en indiquant clairement sa volonté de faire retourner la France dans les structures militaires intégrées de l’OTAN.
Il le dit pour la première fois clairement, même s’il fait semblant de ne parler que des « deux conditions » qui doivent être remplies au préalable. Car ces deux conditions, présentées comme des difficultés, peuvent être en réalité très facilement remplies.
Le retour de la France, dit-il dans une interview au New York Times, « est une éventualité qui, pour être positivement envisagée, passe par deux préalables qui doivent être levés ».
En premier lieu, « je conditionnerai une mouvement dans les structures intégrées par une avancée de l’Europe de la défense ». Cette « avancée », Nicolas Sarkozy ne cesse de l’appeler de ses vœux, et en parle sans arrêt à ses partenaires européens. Or il ne s’agit pas d’une lubie personnelle, mais d’un objectif européiste largement partagé, qui s’affirme chaque fois davantage dans les traités européens, jusqu’au « traité simplifié » qui, dans son quatrième protocole, stipule que les Etats membres s’engagent dans cette voie sous la houlette de l’Agence européenne de défense ; et ce même protocole affirme en outre que l’OTAN est le fondement de la défense des Etats membres...
Cette condition est donc virtuellement réalisée.
La deuxième condition est que ce mouvement « ne pourrait avoir lieu que dans la mesure où une place serait faite dans les instances de direction, au plus haut niveau, pour des représentants de la France ».
Cette condition ne pose aucune difficulté : si la France rejoint les structures militaires intégrées de l’OTAN, les Américains ne seront que trop contents de remercier Sarkozy en faisant nommer dans les instances de direction un général français... à leur botte.
« C’est sur ces deux axes que nous travaillons », ajoute Sarkozy. Autrement dit : c’est déjà en train de se faire.
Et cela concorde et coïncide avec le virage de Sarkozy sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. La Turquie qui fait partie des structures militaires intégrées de l’OTAN et dont les Etats-Unis veulent à toute force qu’elle intègre l’Union européenne.
On le voyait venir, maintenant c’est certain : Sarkozy a programmé l’alignement de la France sur les Etats-Unis.