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L’identité nationale

Extrait du discours de Jean-Marie Le Pen à l’université d’été d’Egalité et réconciliation

Notre identité nationale ne peut pas être réduite à un concept juridique. C'est la tendance du "politiquement correct" que de se limiter à la dimension juridique et à elle seule. En Allemagne, en raison du traumatisme dû à la seconde guerre mondiale, on a parlé "d'identité constitutionnelle" : être allemand n'aurait pas d'autre définition que d'être soumis à la Constitution de la Bundesrepublik.

Avec un pareil raisonnement, une substitution totale de population n'affecterait en rien l'identité de la nation.

Si l'on n'introduit pas dans la notion d'identité française autre chose qu'un squelette juridique, être français n'a pas plus de signification que d'être abonné au gaz, idée qui fut explicitement défendue au cours des années passées, par Alain Madelin. Pour lui, être français, c'est avoir un contrat de fourniture de services publics avec l'Etat français. Un point c'est tout.

Or c'est bel et bien un héritage objectif, dont le patrimoine culturel, linguistique et moral demeure l'aspect central, qui fonde la conscience nationale. D'où la célèbre formule de Renan pour qui la nation est d'une part un héritage commun, d'autre part le résultat d'une manifestation de volonté, un plébiscite de tous les jours.

Il faut bien préciser que Renan n'a jamais réduit l'identité à la seule manifestation de volonté comme on le prétend souvent. Notons l'aberration à cet égard de notre actuel code de la nationalité avec sa fameuse notion du "droit du sol".

Ce droit soutient que la seule présence physique sur le sol français peut faire de tout individu un Français : aucune notion n'est plus platement matérialiste. Il n'est pas question de l'héritage spirituel et culturel propre à la nation, nécessairement transmis par les parents aux enfants dans le cadre de la famille, laquelle est le fondement du droit de la filiation.

Il n'est pas question non plus de manifestation de volonté puisque le droit du sol est automatique.

La naturalisation d'un étranger, par contre est une procédure qui tient compte du degré d'assimilation de l'héritage, et de la manifestation de la volonté. C'est en cela qu'elle est une procédure véritablement humaine. Le droit du sol automatique, c'est la domination pure de la matière : on localise un individu interchangeable sans tenir compte de son âme : c'est le lieu de naissance, pur produit du hasard, qui ferait le Français !

C'est, en réalité, le mépris de l'être humain comme être de sentiment et de volonté autonome !

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