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Les annonces de Sarkozy

Il est difficile de comprendre ce qu’a voulu dire Nicolas Sarkozy, hier, à la sortie de sa réunion sur les pédocriminels, tant ses propos étaient confus.

Il y aura une nouvelle loi, une loi de plus. Laquelle prévoira que les délinquants sexuels, après avoir purgé leur peine de prison, rejoindront un « hôpital fermé » pour y recevoir des soins s’ils ont été reconnus dangereux par un collège de médecins. Le premier hôpital de ce type ouvrira à Lyon en 2009.

Si l’on veut des précisions, on se heurte à une série d’incohérences. D’un côté, Nicolas Sarkozy déclare ne pas comprendre que lorsqu’on est condamné à 27 ans on en fasse 18, il veut que les délinquants sexuels ne sortent de prison qu’après l’exécution de la peine à laquelle ils ont été condamnés, et il ajoute que, pour les délinquants sexuels, la question des remises de peine ne doit être posée qu’en fin d’exécution et non pas au début. On suppose qu’il veut dire « vers la fin », car si c’est « à la fin » il ne peut évidemment plus y avoir de remise de peine. Mais s’il peut y avoir des remises de peine vers la fin de l’exécution de la peine, c’est que le délinquant ne purgera pas la totalité de sa peine.

Nicolas Sarkozy s’engage là sur un terrain miné. Il n’est pas du tout certain que le Conseil constitutionnel accepte une telle disparité de traitement entre délinquants. Et surtout, comment peut-on justifier qu’on soit plus sévère avec un homme qui a violé un enfant, qu’envers un homme qui a tué un enfant sans le violer ? Le meurtrier pourra effectuer la moitié de sa peine, et le violeur devra en effectuer la quasi-totalité avant d’être interné dans un hôpital ? C’est n’importe quoi.

Concernant cet hôpital, Nicolas Sarkozy dit qu’il est nécessaire que les délinquants sexuels dangereux soient soignés, et qu’on n’a pas à leur demander leur avis. Mais il dit aussi que ceux qui n’accepteront pas d’être soignés resteront dans cet hôpital, et que ceux qui acceptent pourront avoir des permissions de sortie...

Bref, tout cela est un effet d’annonce, brouillon, assez lamentable. D’autant plus lamentable que Nicolas Sarkozy avait déjà tenu ces propos, de façon plus claire, dans son discours de Meaux, le 13 avril. Il en faisait une priorité. Pourquoi a-t-il attendu l’affaire Enis pour le reprendre et annoncer un semblant d’application ?

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