« Nous pensons avec le gouvernement français que nous devons empêcher amicalement, par la voie de la négociation, la Pologne d’évoquer les questions qui ont trait au mode de décision lors des conseils des ministres », a déclaré le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker après une rencontre avec Jean-Pierre Jouyet (l’eurotechnocrate socialiste devenu secrétaire d’Etat aux Affaires européennes). La Pologne ne doit même pas « évoquer » une modification du système de vote inscrit dans la Constitution européenne...
Jean-Claude Juncker a également cité les Pays-Bas comme pays avec lequel il pourrait être difficile de s’entendre sur un traité qui préserve la substance de la Constitution. Pourtant le Premier ministre néerlandais a protesté de sa volonté d’arriver rapidement à un accord, lors de sa visite à Madrid, et lors d’un entretien téléphonique avec Nicolas Sarkozy. Mais Balkenende souhaite que les parlements nationaux jouent un rôle plus important et que soient pris en compte des critères en matière d’adhésion nouvelle à l’Union européenne. Voilà ce qui constitue un casus belli selon Juncker...
Et le Premier ministre luxembourgeois d’insister : « La difficulté de cette négociation n’est pas française, mais néerlandaise. » Comme on le voit par le problème que posent les petits « souhaits » néerlandais, cela veut dire que la France accepte purement et simplement les articles institutionnels de la Constitution européenne.
Ce qui apparaissait déjà très clairement dans les propos de Nicolas Sarkozy, et que confirme Jean-Pierre Jouyet en soulignant que la France et le Luxembourg sont « très proches » de la substance que les deux pays souhaitent voir retenue dans le nouveau traité...