Contrairement à ce qu’on croyait, l’élection d’Abdullah Gül à la présidence turque n’était pas une simple formalité. Si l’AKP dispose d’une large majorité de 352 sièges au Parlement, il lui fallait 369 voix pour être élu au premier tour, or il n’y a eu que 361 votants (sur 550 députés) et il n’a eu que 357 voix. Il lui faudra attendre le troisième tour, le 9 mai, quand la majorité simple suffira. A condition que l’opposition échoue dans sa tentative d’invalidation du premier tour. Car l’opposition laïque a déposé une plainte auprès de la Cour constitutionnelle, affirmant qu’il fallait au moins 367 députés pour ouvrir le vote. Or les juges de la Cour constitutionnelle sont des gardiens du laïcisme kemaliste, donc opposés à l’islamisme de l’AKP... Si l’élection était invalidée, cela conduirait à des législatives anticipées... qui enverraient à coup sûr une plus grande majorité islamiste au Parlement...