La chaîne câblée Discovery Channel présentera le 4 mars un « documentaire » réalisé par un Israélien et produit par James Cameron (le réalisateur de Titanic) sur « le tombeau perdu de Jésus ».
Les cercueils de ce tombeau découvert en 1980 à Talpiot, un quartier de Jérusalem, portent les inscriptions suivantes : « Jésus fils de Joseph », « Juda fils de Jésus », « Marie et Marthe ». Non seulement cela « prouve » qu’il s’agit du tombeau de Jésus, mais en outre, puisque l’analyse ADN des ossements montre que « Jésus » et « Marie » (la sœur de Marthe, donc Marie-Madeleine) n’ont pas de lien de sang, et que leur présence dans le même tombeau suggère un lien familial, Jésus et Marie ont pu former un couple, dont le fils s’appelait Juda. Et revoilà donc le célèbre couple Jésus-Marie-Madeleine (mais pourquoi pas avec Marthe ?).
En 2002, un collectionneur israélien avait également fait une découverte prodigieuse : un ossuaire du Ier siècle portant l’inscription « Jacques fils de Joseph, frère de Jésus ». La nouvelle avait fait grand bruit, Le Monde avait consacré une page entière aux commentaires du spécialiste André Lemaire. Le coffret était la preuve que Jésus avait bien des frères de sang, donc que la Vierge ne l’était pas, que Joseph était bien son père biologique, et que l’Eglise trompait ses fidèles depuis toujours.
Le Département israélien des antiquités avait confié l’objet à deux commissions composées de paléographes, de géologues, de linguistes et d’archéologue. En juin 2003, les deux commissions arrivaient à la même conclusion : il s’agit d’un faux, l’inscription est récente. Et le directeur du Département, Shouka Dorfman, convoquait une conférence de presse pour mettre un point final à la supercherie.
Voici donc maintenant carrément le tombeau du Christ, et avec ses ossements !
Cette fois, le Département des antiquités se refuse même à tout commentaire. Les cercueils ont été examinés, il y a longtemps, et en 1996 un porte-parole faisait savoir que la probabilité que ce soit la tombe de Jésus était « proche de zéro ». L’archéologue Amos Kloner remarque seulement que les noms qui figurent sur ces cercueils étaient parmi les plus communs au Ier siècle : « C’est tout simplement un tombeau juif du Ier siècle après Jésus-Christ. »
Il s’agit d’une nouvelle opération contre l’Eglise et contre la foi. Il n’est pas innocent que le « documentaire » soit diffusé, à grands renforts de publicité, pendant le carême.
Ce serait dérisoire, si chacune de ces opérations n’impressionnait pas d’innombrables personnes incapables de discerner la supercherie.
Et si la répétition de ces opérations ne banalisait pas la sape de la vérité et la promotion du mensonge, dont le père se montre décidément très actif…