Une fois n’est pas coutume, Jean-Louis Borloo a dit quelque chose d’intelligent, dans un entretien au Parisien. C’est à propos de la campagne présidentielle : « Pour l’instant, c’est un débat qui relève plus des élections législatives. » Pour la présidentielle, il faut débattre de « sujets fondamentaux », et non des recettes particulières des uns et des autres. « Il serait faux de croire que l’élection présidentielle se résumera à un jeu tactique et traditionnel entre l’offre de l’UMP et celle du PS. Si on ne change pas de catégorie, de grandes surprises électorales sont à prévoir. » Il veut en fait parler d’une surprise, qui l’est de moins en moins : Jean-Marie Le Pen ne fait pas une campagne de législatives, mais une campagne présidentielle axée sur les sujets fondamentaux, et elle porte.
Cela dit, Borloo prêche dans le vide. Si le débat relève des élections législatives, c’est que le PS et l’UMP sont incapables de traiter des « sujets fondamentaux », qui pour eux sont réglés soit par les sondages soit par Bruxelles.