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Procès Gollnisch : l’exégèse du procureur

Le procureur de la République a requis une peine de 10.000 euros à l’encontre de Bruno Gollnisch, poursuivi pour « contestation de l’existence de crime contre l’humanité par paroles », un délit susceptible d’être puni d’un an de prison. D’où le dépit de Libération : le procureur « n’a requis que 10.000 euros d’amende »…

Le problème était de savoir ce que Bruno Gollnisch avait bien pu dire lors de sa fameuse conférence de presse. Ce que l’audience n’a pas permis de préciser, vu que les témoignages sont contradictoires et que – fait pour le moins étonnant dans une conférence de presse –, les « propos » ne furent enregistrés par aucun journaliste.

A la fin de ces deux jours d’audience, malgré les efforts des témoins... du combat anti-FN, on n’en savait donc pas davantage qu’avant, et l’on ne pouvait pas aller au-delà de ce que Bruno Gollnisch lui-même avait toujours affirmé.

Néanmoins, le procureur s’est livré à une exégèse qui lui permettait de demander la condamnation de Bruno Gollnisch, non sur le sens des propos tenus (ceux qui ont été tenus à l’audience, en fait), mais sur les sous-entendus. Telle est la perversité générale des lois dites antiracistes. Les juges sont conduits à débusquer des sous-entendus, des sentiments non exprimés. Ce qui est contraire au droit, mais inéluctable quand on se met à vouloir condamner non des faits, mais des sentiments (la xénophobie, par exemple, condamnée par la loi, n’est rien d’autre qu’un – mauvais – sentiment).

Le procureur a donc déclaré : « Quand Bruno Gollnisch affirme qu’il reconnaît l’existence des chambres à gaz, mais qu’il n’est pas un spécialiste et qu’il appartient aux historiens d’en débattre, il exprime un doute. C’est une insinuation, une forme déguisée, dubitative, qui crée le doute. C’est dans ce sens que je crois que M. Gollnisch a passé la ligne jaune : tout en jonglant sur le terrain nauséabond (de l’antisémitisme), il a commis une faute, il a dérapé. » Et d’ajouter : « On retrouve bien là les vieux démons de la droite antisémite française », non sans stigmatiser la « mauvaise foi caractérisée du prévenu ». Et le fait de faire une série de déductions à partir d’a priori hostiles qui n’ont rien à voir avec les propos incriminés, ça s’appelle comment ?

Le jugement a été mis en délibéré au 18 janvier.

On retiendra tout de même quelque chose d’amusant, dans cette sinistre affaire de police totalitaire de la pensée. C’est le rififi entre Me Jakubowicz, avocat vedette de la Licra , et SOS Racisme.  Me Jakubowicz s’étant désisté après avoir obtenu que Bruno Gollnisch reconnaisse que la Shoah a été un crime contre l’humanité (ce qu’il n’a jamais nié), SOS Racisme s’est déclarée « extrêmement choquée » par cette attitude, qualifiant le retrait de Me Jakubowicz d’« abandon en rase campagne » et l’accusant de « torpiller » le procès…

Commentaires

  • Et oui, désormais les tribunaux sont appelés à juger au for interne et à sonder les reins et les coeurs.
    La confusion est totale entre la politique, le droit et la "morale" (républicaine et citoyenne évidemment).

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