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Préjudice d’angoisse

Des passagers d’un vol Djerba-Paris du 12 février dernier (il y a près de huit mois, tout de même) ont déposé un référé pour toucher des pensions au titre de leur « préjudice d’angoisse ».

L’avion avait dû revenir à Djerba peu après le décollage. Les masques à oxygène étaient tombés, la température avait chuté, et une odeur de brûlé s’était répandue, selon des témoignages de passagers. La compagnie Karthago avait indiqué que le retour à l’aéroport avait été effectué « au nom du principe de précaution, suite au déploiement intempestif des masques à oxygène ».

Selon l’avocat qui est à l’origine du référé : « Ces gens ont vécu la mort pendant vingt minutes, ils ont vécu une panique sans équivalent. Cette angoisse correspond à un préjudice spécifique. Ce préjudice d’angoisse a déjà été utilisé pour des victimes qui ont trouvé la mort dans des accidents aériens, il n’y a pas de raison qu’il ne le soit pas quand les passagers sont encore vivants. »

Le référé sera examiné à Créteil le 7 décembre. Il sera intéressant de voir si la délirante judiciarisation de la vie et de la mort franchit un nouveau seuil (et le portefeuille des avocats une nouvelle extension sonnante et trébuchante) grâce à ce « préjudice d’angoisse ».

D’autant que si l’angoisse, qui est d’une certaine façon le propre de l’homme, devient un préjudice chiffrable, c’est un horizon infini qui s’ouvre…

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