Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Deux Placide en un

Avant d’être le « jeudi de la 26e semaine du temps ordinaire » (comme s’il pouvait y avoir un temps ordinaire dans la liturgie, quelle expression affreuse), ce 5 octobre était la fête de saint Placide et de ses compagnons, martyrs. Et une grande fête chez les bénédictins, puisque Placide était un disciple de saint Benoît. En fait ce Placide martyr, qui avec d’autres fut victime des pirates barbaresques en Sicile, a été confondu avec le disciple de saint Benoît, que l’on fêtait le même jour.

On lit toujours avec émotion le récit du miracle de Placide sauvé des eaux, tel que le raconte saint Gégoire le Grand dans son livre sur saint Benoît, et que voici :

« Un certain jour, alors que le même vénérable Benoît se tenait en cellule, ledit Placide, cet enfant attaché à la personne du saint homme, sortit pour puiser de l'eau dans le lac. Tenant son récipient, il eut un geste imprudent en le mettant dans l'eau, et entraîné par ce mouvement, il y tomba lui aussi. Aussitôt, le courant le saisit, l'éloigna du bord et le tira vers le large jusqu'à la distance d'un jet de flèche ! Or l'homme de Dieu, à l'intérieur de sa cellule, eut aussitôt conscience de ce qui s'était passé et appela Maur en toute hâte : "Frère, lui dit-il, cours ! L'enfant qui était allé puiser de l'eau est tombée dans le lac et le courant l'a déjà entraîné fort loin !"

« Chose admirable et qui ne s'était pas reproduite depuis l'apôtre Pierre ! Voici: la bénédiction ayant été demandée et reçue, Maur, stimulé par l'ordre de son Père gagna cet endroit et, se croyant toujours sur la terre ferme, il continua sa course sur l'eau jusqu'à l'endroit où l'enfant avait été emporté par le courant : il le saisit par les cheveux et revint toujours en courant. A peine eut-il touché terre et repris ses esprits qu'il jeta un regard derrière lui et voici que, ce qu'il n'aurait jamais cru possible, étonné et tout tremblant, il le voyait accompli !

« De retour chez le Père, il lui rendit compte de cet exploit. Le vénérable homme de Dieu, Benoît, lui, se mit à attribuer la chose non à ses propres mérites mais à l'obéissance de son disciple. Maur, au contraire, disait que c'était dû uniquement à son ordre : il était bien conscient que cela ne venait pas de sa propre vertu puisqu'il avait agi inconsciemment. Mais voici que dans cet assaut d'humilité, réciproque et amical, l'enfant sauvé intervint comme arbitre. Car il disait : "Moi, lorsque j'étais retiré de l'eau, je voyais au-dessus de ma tête la melote du Père Abbé, et j'avais conscience que c'était lui qui me conduisait hors de l'eau." »

Les commentaires sont fermés.