Lors de sa visite au Bourget, Nicolas Sarkozy a confirmé les propos d’Hervé Morin, en souhaitant que « la préparation de la prochaine loi de programmation militaire soit l’occasion d’une remise à plat des modalités de définition et de pilotage des programmes engagés ». Et il est allé encore plus loin en indiquant que cette remise à plat doit « s’étendre à la conception et la présentation de la loi militaire elle-même ». Il veut qu’on « réfléchisse à partir d’une expression hiérarchisée des besoins capacitaires, plutôt que de se lancer bille en tête dans un catalogue d’équipements ».
Et puisque nous n’avons plus les moyens de notre Défense, remettons-nous en à l’Europe... Ce que Sarkozy appelle une rationalisation des programmes d’armement : « L’Europe ne peut plus se payer le luxe, avec des budgets de défense dont l’addition demeure nettement inférieure au budget américain, d’avoir cinq programmes de missiles sol-air, trois programmes d’avions de combat, six programmes de sous-marins d’attaque et plus d’une vingtaine de programmes de blindés ».
Cela montre seulement, comme le dit souvent Jean-Marie Le Pen à propos de l’Union européenne, qu’une addition de faiblesses ne fait pas une force.
Quant au reste, la politique de défense ne peut être que nationale. Et même le projet de nouveau traité européen rappelle que les dispositions en matière de défense « ne préjugent pas de la nature spécifique de la politique de sécurité et de défense des Etats membres »...