En arrêtant les journalistes de l’Union des journalistes orthodoxes d’Ukraine, le SBU impose le black-out sur l’information concernant la persécution de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Car leur site était le seul à rendre compte des diverses exactions de l’Eglise du pouvoir, de la persécution judiciaire des prêtres et des évêques, et du processus législatif d’interdiction de l’Eglise.
C’est précisément à l’approche du vote de la loi interdisant l’Eglise orthodoxe ukrainienne qu’a été décidée la perquisition des locaux, l’arrestation des journalistes sous de très graves et absurdes accusations. Afin de pouvoir anéantir l’Eglise sans témoins.
Depuis ces événements, le site, habituellement très actif, n’a publié que quatre dépêches (rien depuis 9 heures ce matin), deux sur l’avocat Robert Amsterdam, deux sur le directeur de l’ONG ukrainienne Public Advocacy, Oleg Denisov, qui participe aux travaux du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Robert Amsterdam a immédiatement condamné l’arrestation des journalistes. Puis il a déclaré dans un communiqué :
« Selon les informations fournies par nos sources, ces raids de la police secrète ne reposent sur aucune preuve. Elles ont été menées par le SBU pour inciter à la peur et à l'hostilité et pour diviser davantage un pays en guerre, et devraient être condamnées par les organisations internationales de défense de la liberté de la presse. »
L'avocat a ajouté qu'il n'y a aucune raison pour qu'une religion entière soit interdite en Ukraine « et que ce foyer millénaire du christianisme soit rayé de la carte – aucune ».
La première dépêche sur Oleg Denisov nous apprend qu’il a rencontré hier le rapporteur spécial Mary Lolor et lui a remis des documents sur les faits relatifs à l'ouverture de procédures pénales contre le métropolite Théodose de Tcherkasy, les métropolites Paul des Grottes de Kiev, Longin de Bancheny, Jonathan de Toultchyn. Il lui a raconté le passage à tabac du métropolite Longin, l'arrestation de son avocat et la mort par empoisonnement de son autre avocat.
La deuxième dépêche rend compte du commentaire d’Oleg Denisov sur l’arrestation des journalistes. « Ces affaires sont basées sur le même type de griefs que celles qui ont été déposées contre les métropolites » : elles concernent principalement des critiques à l'encontre des clercs de l’Eglise du pouvoir, que les autorités ukrainiennes considèrent à tort comme une incitation à la haine religieuse. « Je pense que la rhétorique utilisée par l'Union des journalistes orthodoxes relève de la liberté d'expression et est protégée par le droit international en tant qu'activité journalistique libre. » Ces plaintes pénales, ajoute-t-il, sont une tentative de faire pression sur les journalistes et les croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne à l'approche de la tentative d'adoption du projet de loi sur l'interdiction de l'Église orthodoxe ukrainienne.
Oleg Denisov indique qu’il inclura ces cas dans ses communications avec le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des défenseurs des droits de l'homme, et avec les titulaires de mandat des Nations unies engagés dans la protection des droits et libertés des journalistes.
Pour l’heure il n’y a aucune autre réaction dans le monde occidental. Toute arrestation d’un journaliste pour délit d’opinion fait habituellement l’objet de hauts cris. Mais pas quand c’est en Ukraine. Puisque c’est le pays qui défend la démocratie et nos valeurs…
Commentaires
En Ukronaziland, la presse d'opposition est interdite, les partis d'opposition sont interdits, tous les opposants sont interdits. Le SBU reprend les bonnes vieilles méthodes du KGB de glorieuse mémoire.