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La persécution

Zelensky a transmis au Parlement ukrainien un projet de loi qui retire de la liste des jours fériés et chômés le 7 janvier, qui est le jour de Noël dans le calendrier de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et qui était jusqu’à l’an dernier le jour de Noël pour tous les Ukrainiens. Comme la loi sera forcément adoptée par un Parlement sans opposition (ce qui est aujourd’hui l’idéal de la démocratie, puisque l’Ukraine est le rempart de la démocratie), les orthodoxes ukrainiens devront fêter Noël clandestinement, comme du temps soviétique.

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Lu dans le rapport de la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine (HRMMU) sur la situation des droits de l’homme en Ukraine (1er février – 30 avril 2023) :

Au cours de la période considérée, le gouvernement et les autorités locales ont pris plusieurs mesures visant l'Église orthodoxe ukrainienne (UOC). Les autorités ont notamment perquisitionné des lieux de culte et d'autres locaux de l'UOC, émis des avis de suspicion à l'encontre d'ecclésiastiques et assigné à résidence plusieurs d'entre eux, dont l'un des principaux hiérarques de l'UOC.

Suite au plaidoyer de l'ONU, les autorités se sont abstenues de prendre des mesures risquant d'entraîner des violences et n'ont pas expulsé par la force l'UOC de la Laure à la date limite fixée pour quitter les lieux, à savoir le 29 mars.

Au cours du mois d'avril 2023, les conseils municipaux et régionaux de Khmelnytskyï, Rivne et Volyn ont interdit les "activités de l'UOC" dans leurs zones respectives, après que les conseils régionaux de Lviv, Jytomyr, Vinnytsia et Ternopil aient fait de même, même si de telles interdictions ne relevaient pas de leur autorité. De nombreux conseils locaux ont également cherché à mettre fin aux accords de location de propriétés municipales avec l'UOC. La HRMMU craint que l'impact cumulé des actions gouvernementales visant l'UOC ne soit discriminatoire.

En outre, la HRMMU a constaté une recrudescence des discours de haine et plusieurs incidents de violence contre des membres de l'UOC en avril 2023. Des fonctionnaires, des blogueurs et des leaders d'opinion ont utilisé une rhétorique discriminatoire et incendiaire et ont ouvertement incité à la violence contre les membres du clergé et les partisans de l'UOC. Le gouvernement et les autorités chargées de l'application de la loi n'ont pas réagi efficacement aux incidents liés au discours de haine au cours de la période couverte par le rapport.

On goûtera la phrase : « La HRMMU craint que l'impact cumulé des actions gouvernementales visant l'UOC ne soit discriminatoire. » Mais enfin elle en parle, c’est déjà ça… (Et l'on apprend que c'est sur insistance de l'ONU que les moines n'ont pas été expulsés manu militari.)

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Le ministre de la Culture Tkatchenko déclare qu’il élabore une « stratégie » pour la Laure des Grottes de Kiev, dont la mise en œuvre a déjà commencé. « Sans attendre une décision de justice et l'adoption d'une loi interdisant aux organisations religieuses ayant des centres de gestion dans le pays agresseur d'opérer en Ukraine, nous avons commencé à travailler sur la Laure pour commencer à lui rendre son identité ukrainienne. »

« Il s'agit de saturer la vie de la Laure, où il doit y avoir des foyers de vie culturelle, laïque et spirituelle - y compris des universités spirituelles, et des itinéraires touristiques que les gens peuvent parcourir. » Le ministère de la Culture est en train d'établir une coopération avec des organisations touristiques qui pourront opérer dans la Laure.

Il sera possible d’organiser des « rites religieux » dans les églises de la laure supérieure (d’où les moines ont déjà été chassés), sur autorisation. « S'il est possible de procéder au rite (pas d'obstacles techniques, organisationnels ou autres), la Réserve soumet une demande d'autorisation au ministère de la Culture. Après la réponse du ministère de la Culture, la Réserve informe le demandeur et, si le ministère donne son accord, un contrat est signé avec l'organisation religieuse pour l'accès à la cathédrale de l'Assomption. L'autorisation du rite est accordée selon les termes du contrat conclu. » Il va sans dire que l’Eglise orthodoxe ukrainienne, qui a fait du site ce qu’il est, ne peut pas obtenir une telle autorisation.

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