Les représentants de l’Eglise du pouvoir multiplient les provocations, déclare le département de l’information de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. « Non seulement en s'emparant des églises et en persécutant les croyants et le clergé, mais aussi en profanant les morts des défenseurs de l'Ukraine au moment même de leur enterrement, et en harcelant les soldats eux-mêmes. Les parents endeuillés sont scandalisés par les provocations que les partisans de cette structure et leurs clercs organisent à des moments aussi difficiles de leur vie. »
Récemment, dans le village de Bodaki, dans la région de Ternopil, des partisans de l’Eglise du pouvoir ont menacé de tuer un militaire venu enterrer sa grand-mère. Des représentants des autorités locales ont forcé la famille de la défunte à refuser le service funéraire assuré par un prêtre de l'Eglise orthodoxe ukrainienne. Ils ont fait venir des clercs de l’Eglise du pouvoir, mais la famille ne les a pas autorisés à célébrer l'office.
Ensuite, dans le village de Kamyanka, dans la région de Chernivtsi, une institutrice, lors des funérailles de son frère, le soldat Anatoly Kramar, a retiré le micro à un militaire qui voulait donner la parole au célèbre provocateur de l'Eglise du pouvoir, l'aumônier Roman Hryshchuk.
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Le chef de l’administration militaire régionale de Donetsk (à savoir du territoire de la République de Donetsk encore sous contrôle ukrainien), Pavlo Kyrylenko, déclare que les autorités vont devoir « faciliter le transfert » de la Laure de Sviatogorsk à l’Eglise du pouvoir. Car le grand monastère de l’est de l’Ukraine n’a pas encore été « légalement transféré ». Or, « selon mes informations, les clercs de la Laure de Sviatogorsk ne vont pas déménager volontairement ». « Nous avons fourni tous les documents nécessaires au ministère de la Culture et aux forces de l'ordre », dit-il, et il ose ajouter : « Je pense que tout doit être fait dans le respect de la loi, de l'honneur et de la conscience. »
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Le conseil municipal de Tcherkassy a préparé un projet de décision concernant la saisie des cinq terrains occupés par des églises de l’Eglise orthodoxe ukrainienne « pour des raisons de nécessités sociale ». Il s’agira (encore) d’un appel au conseil des ministres pour qu’il prenne cette décision…
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Une pétition sur le site du gouvernement ukrainien, demandant le limogeage du ministre de la Culture Tkatchenko, avait obtenu le nombre de signatures nécessaires pour que le gouvernement soit obligé de l’examiner. Sans surprise, le Premier ministre a balayé la demande : « D'après le contenu de la pétition en question, il est impossible d'établir des faits et des circonstances qui permettraient au Premier ministre ukrainien d'exercer son autorité pour soulever devant le Parlement la question de la révocation du ministre de la Culture et de la Politique d'information Tkatchenko. »